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Interview avec Lorraine Usher du CFMEU, Australie

1 juin, 2011

Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les femmes membres du CFMEU?

Dans les secteurs des mines, de l’énergie et de la pétrochimie, le pourcentage de femmes est très faible dans la main-d’oeuvre, notamment en Nouvelles-Galles du Sud. Dans un milieu de travail dominé par les hommes, c’est un véritable défi que d’encourager les femmes à prendre des emplois dans ces secteurs et d’occuper ensuite une position syndicale.

Nous avons eu pendant onze ans un gouvernement conservateur, situé très à droite sur l’échiquier politique, et qui a supprimé un grand nombre de conditions dans nos accords. Nous avons un gouvernement travaillistes depuis deux ans et nous cherchons à récupérer ce que nous avions perdu au cours de la période précédente.

À part les questions en cours liées aux conditions femmes/hommes, l’un des défis les plus importants auxquels les femmes font face concerne les appointements à la sortie du congé de maternité chez Shell. L’employeur a une attitude discriminatoire à l’égard des mères en restant inflexible sur les horaires des équipes. Les opérateurs travaillent par équipe de 12 heures, en alternant équipe de nuit et équipe de jour. L’inflexibilité manifestée par Shell signifie qu’il est interdit aux femmes d’être mères et de conserver leur emploi.

Que pouvez-vous nous dire sur la structure des femmes au sein du CFMEU?

Notre nouveau Comité des femmes m’a élue comme Secrétaire. Il se compose de trois cadres et de trois membres représentant les ouvriers des industries des mines, de la foresterie et de la construction. L’une des premières priorités concerne des programmes d’éducation et de formation pour les femmes, afin de les encourager à travailler dans nos industries. J’ai également été nommée récemment au Conseil central de l’organe de direction central du CFMEU dans le cadre d’une nouvelle politique d’action positive et de participation des femmes.

Qu’en est-il de l’unité entre les femmes dans les autres organisations syndicales:

Elle a été grandement facilitée par le soutien vigoureux de la direction centrale du CFMEU. Je participe activement aux travaux du Comité régional Asie-Pacifique du Comité des femmes de l’ICEM pour unifier les travailleuses de l’Inde, du Pakistan, d’Australie et de beaucoup d’autres pays. Mon engagement de longue durée en tant que représentante des femmes d’Australie dans des organisations et des industries dominées par les hommes m’a permis d’assister à la création d’une coordination intersectorielle des travailleuses de l’industrie. Nous recherchons des subventions pour la formation et l’éducation auprès des Skills Councils (conseils de compétences) et nous cherchons à exécuter des programmes scolaires pour les filles à la recherche d’une carrière dans l’industrie.

Quelle action peut entreprendre une section des femmes dans une fédération mondiale industrielle intégrée?

Je voudrais voir beaucoup plus de programmes établis, d’abord au niveau régional et en particulier sur des questions telles que la violence familiale. Il serait plus facile de régler tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés si les femmes occupaient une position de force et étaient capables de subvenir à leurs besoins. Les principales priorités sont la formation et l’éducation des femmes. Une formation et une éducation qui mènent à de meilleurs emplois, de meilleures organisations, une plus grande diversité et une ancienneté au sein des syndicats, ainsi qu’à des possibilités accrues pour les femmes d’échapper à des situations mauvaises au travail et à la maison. Notre but à long terme est simplement d’avoir davantage de femmes plus actives.