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La réponse au VIH/SIDA de l'ICEM

8 septembre, 2005

Selon ONUSIDA, plus 33 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA. Rien qu'en 2008, il y a eu 2 millions de décès dus au SIDA et 2,7 millions de nouvelles infections par le VIH. Les taux de mortalité élevés ont annulé les gains acquis grâce au développement. Les Objectifs du Millénaire sont devenus plus irréalisables que jamais.

Depuis sa découverte il y a 30 ans, les progrès de la médecine dans le domaine du VIH/SIDA sont indéniables. L'utilisation appropriée de médicaments antirétroviraux (ARV) offre aux personnes infectées une qualité de vie élevée durant plusieurs années. Cependant, trop peu de gens ont accès à ces traitements salvateurs. Bien que le pourcentage des personnes traitées aux ARV ait augmenté de 7 % à 42 %, environ 5 millions n'y ont toujours pas accès.

La grande majorité des personnes vivant avec le SIDA (PVAS) sont des actifs, et le VIH/SIDA est aussi une question qui relève de la compétence des syndicats. Ces derniers ont un accès privilégié au lieu de travail et des racines dans leur communauté ; ils combattent la discrimination, la victimisation et la stigmatisation. Ils peuvent compter sur la confiance des travailleurs ; leur capacité à négocier des accords avec les entreprises est cruciale pour éliminer la victimisation et la discrimination ainsi que pour généraliser les tests et conseils volontaires et les traitements antirétroviraux.

Les femmes sont particulièrement durement touchées par la pandémie. Les inégalités et le manque d'autonomie les exposent à l'infidélité de leur partenaire ainsi qu'à la violence sexuelle. Elles sont malgré cela plus sensibles aux questions liées au VIH/SIDA et jouent un rôle essentiel dans le cadre familial car ce sont elles qui s'occupent des ménages et des PVAS.

L'ICEM réunit les secteurs les plus affectés par la pandémie tels que les mines, en raison des conditions de travail et de vie des ouvriers. Elle a également des affiliés dans l'industrie pharmaceutique. L'ICEM et ses affiliés sont donc stratégiquement bien positionnés pour jouer un rôle important dans la lutte contre le VIH/SIDA.

Les Accords mondiaux (AM) constituent un outil précieux pour les syndicats nationaux, car ils permettent de rendre les entreprises multinationales responsables de leur engagement international. C'est pourquoi une clause VIH/SIDA fondée sur le Recueil des bonnes pratiques du BIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail devrait être incluse dans les AM. L'ICEM et ses affiliés cherchent aussi à obtenir un accord avec les multinationales-clés pour une disposition concernant les tests et conseils volontaires et le traitement au moyen de médicaments efficaces et abordables. Elle promeut l'extension des services médicaux aux personnes à charge et à la communauté dans un sens large.

L'ICEM soutient également l'appel à la communauté internationale pour un engagement à long terme afin d'augmenter considérablement le financement destiné à la protection et au traitement.

Le Projet VIH/SIDA de l'ICEM

Le projet a commencé par un atelier pour les pays d'Afrique subsaharienne en novembre 2004. De 2005 à 2009, il a été sponsorisé par LO/TCO (Suède) et FNV Mondiaal (Pays-Bas) avec le soutien des affiliés suédois et néerlandais de l'ICEM. Le cycle de projet actuel, prévu de 2010 à 2012 est sponsorisé par SASK (Finlande) et FNV Mondiaal.

Travail accompli

Au niveau mondial, une politique d'information est en place. Le bulletin électronique mensuel de l'ICEM est en circulation depuis octobre 2005 et le site internet est mis à jour. Les affiliés bénéficient de conseils pour les campagnes de la Journée mondiale contre le SIDA. Deux manuels sur la négociation collective et les ressources ont été publiés. Plusieurs collaborations ont été établies avec OIT/SIDA, ONUSIDA, le Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, la Banque mondiale/Société financière mondiale et d'autres organisations telles que la Campagne mondiale contre le SIDA et la Coalition Mondiale des Entreprises contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme.

L'ICEM s'est battue pour des directives VIH/SIDA de l'OIT dans le secteur minier, qui doivent encore être adoptées. Une clause VIH/SIDA fondée sur le Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail a été introduite dans certains AM conclus par l'ICEM. Elle travaille également en coopération avec le programme contre le SIDA de Global Union. L'impact à plus grande échelle du travail de l'ICEM dans la lutte contre la pandémie se mesure aussi à la reconnaissance qu'elle reçoit. L'ICEM a ses succès dans le domaine de la récolte de fonds (voir projets ci-dessous).

Un consultant VIH/SIDA, situé à Genève, s'occupe des aspects mondiaux du projet. Il est aussi chargé des projets supplémentaires mentionnés ci-dessous.

Au niveau régional, les coordinateurs nationaux ont été formés au cours de cinq ateliers couvrant de nombreux sujets. En 2008, des missions dans les pays du projet ainsi que trois ateliers sous-régionaux (Afrique méridionale et de l'Est, Afrique de l'Ouest francophone et Afrique de l'Ouest anglophone) ont fait une évaluation complète du projet VIH/SIDA, permettant la planification des activités futures.

Au niveau national, des comités de coordination ont été mis en place. Avec la coopération des coordinateurs nationaux, les comités ont élaboré des projets annuels centrés sur l'éducation par les pairs et la promotion des tests et conseils volontaires (TCV). La formation de conseillers en TCV a été mise en place en 2007 dans quatre pays africains grâce à la subvention d'une entreprise pharmaceutique américaine importante. Les projets de co-investissement pilotes ont été discutés avec des entreprises minières proéminentes au Ghana et en Namibie. Manquent encore des directives VIH/SIDA sur le lieu de travail et des clauses de protection dans les accords collectifs. En 2009, la plupart des pays participants ont produit leurs propres dépliants et autre documentation de campagne.

Le projet en Afrique est géré par un coordinateur de projet basé à Johannesburg avec l'appui du coordinateur de l'Afrique francophone, situé à Abidjan.

Projets supplémentaires

L'ICEM est parvenue à élargir l'étendue de son travail contre le VIH/SIDA avec l'apport financier supplémentaire des affiliés, des organisations de soutien et des partenariats d'entreprise.

Le syndicat danois LO/FTF soutient un projet sur le VIH/SIDA dans le secteur minier en Éthiopie, prévu jusqu'en 2011. Ses aboutissements les plus importants sont une politique VIH/SIDA pour la Fédération industrielle nationale de l'énergie, la chimie et des mines, l'ébauche d'une politique sur le lieu de travail ainsi que de la documentation pour un kit destiné aux éducateurs de pairs.

Le Fonds humanitaire du syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (CEP) co-sponsorise un projet au Nigéria en collaboration avec le projet contre le VIH/SIDA de l'ICEM et les affiliés nigérians NUPENG et PENGASSAN. La formation de syndicalistes en éducateurs de pairs/conseillers ruraux a eu pour conséquence une augmentation massive des TCV parmi les travailleurs, les personnes à charge et les membres de la communauté. Une extension du projet est en attente de validation.

CEP a également mis des fonds à disposition pour un projet à Trinidad et Tobago en 2009 et 2010 avec la coopération du syndicat des ouvriers du pétrole.

La récolte de fonds du département des femmes de l'affilié allemand IG BCE a permis aux affiliés de Tanzanie de se concentrer sur les questions de genre ainsi qu'une grande campagne de TCV, qui sera poursuivie en 2010.

Les affiliés japonais et taïwanais ont contribué à un programme en Mongolie au cours de l'année 2009.

Les discussions sont en cours avec l'affilié norvégien Industri Energi pour un projet en Jordanie.

L'entreprise pharmaceutique Boehringer Ingelheim sponsorise un grand projet contre le VIH/SIDA en Inde en 2008 et 2009. Avec l'assistance technique du bureau de l'OIT à Dehli, des formateurs ont suivi un atelier afin de pouvoir préparer eux-mêmes des éducateurs de pairs aux activités de sensibilisation et de prévention au travail et dans les zones rurales. Le projet a aussi adapté la documentation de l'OIT telle que des manuels, des dépliants et des posters à des fins de formation et de distribution en masse.

Pour plus d'informations, veuillez contacter le
Consultant HIV/AIDS de l'ICEM Hans J Schwass
[email protected] or [email protected]
+41 22 7574920, +41 79 3330394