19 mai, 2010Dans une lutte de "David contre Goliath", bravant un lock-out de 15 semaines, des briseurs de grève et des violences antisyndicales d'un mercenariat aux ordres de Rio Tinto, les membres de l'ILWU à la mine de borate de Rio Tinto ont conclu un nouveau contrat qui leur permet de résister à l'externalisation des emplois et aux attaques sur les droits syndicaux.
ÉTATS-UNIS: "Rio Tinto a tenté de s'attaquer à notre contrat dans 81 domaines pour ne nous laisser que le nom du syndicat. Nous nous sommes défendus et nous nous sommes battus. Avec l'appui des communautés et des travailleurs et des travailleuses partout dans le pays et dans le monde, nous avons pu repousser toutes ces attaques et préserver nos droits", a déclaré Kevin Martz, membre de la section 30 du syndicat International Longshore and Warehouse Union (ILWU).
Martz résume clairement la signification de la lutte qui avait commencé le 31 janvier, quand Rio Tinto avait décidé de lock-outer les 570 mineurs des installations Boron, pour se terminer le 15 mai 2010 par un vote à 75 pour cent en faveur de l'accord préliminaire conclu la veille à une heure du matin.
Le nouvel accord d'une durée de six ans prévoit: ·
- le maintien d'une protection contre tout licenciement et tout favoritisme en matière de promotion, de changement de poste, d'horaire et de travail en heure supplémentaire;· une augmentation annuelle de 2,5 pour cent du salaire fixé dans le contrat;
- une prime de 5.000 USD;
- une interdiction de la sous-traitance, sauf dans le cas où les membres du syndicat se trouveraient dans l'impossibilité de remplir cette tâche, ainsi que la fixation de limites au travail donné à l'extérieur; et
- de résister à la proposition de Rio Tinto de supprimer une journée de congé par an.
D'autre part, l'accord prévoit aussi un préavis d'une semaine des membres du personnel à l'entreprise dans le cas où ils seraient disponibles pour travailler en heures supplémentaires, une réduction des congés de maladie de 14 à 10 jours par an en raison de la possibilité de disposer d'une banque de 200 heures de congé de maladie en plus des 10 jours prévus, et le maintien des pensions de retraite des salariés à leur niveau actuel, bien que de nouveaux plans d'épargne 401(k) financés par l'entreprise soient prévus pour le personnel nouvellement embauché.
Ce nouveau contrat repousse la tentative du géant multimilliardaire de l'exploitation minière et de la transformation des minerais, qui avait exigé pendant neuf mois de la part du personnel des concessions telles que:
- la prérogative de sous-traiter des emplois,
- le pouvoir de décider d'une réduction salariale à tout moment et pour quelque raison que ce soit,
- de rendre l'adhésion syndicale facultative, ce qui aurait pu mener à une discrimination envers les membres du syndicat, et
- la mise à pied de toute personne à tout moment sans motif légitime.
Ce combat a été une source d'inspiration pour la solidarité dans le monde entier, depuis la manifestation organisée à l'occasion de l'assemblée des actionnaires de Rio Tinto par le syndicat UNITE affilié à la FIOM et par ses membres à Londres pour l'adoption de la résolution du comité d'entreprise européen de Rio Tinto, jusqu'aux conférences de presse des responsables du comité d'entreprise européen de Rio Tinto à Paris, et également par les membres de syndicats des travailleurs de l'automobile au Québec. Le 17 mal, les 570 membres du personnel de Boron ont commencé à recevoir de nouveau leurs salaires, et à reprendre leur place à leur poste de travail le 18 mai, après le départ de l'usine cette semaine de tous les briseurs de grève.