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Syndicalisation dans la métallurgie indienne

20 janvier, 2010Au moment du lancement d'un projet de la FIOM visant la syndicalisation de 20.000 sidérurgistes dans une aciérie indienne, les dirigeants syndicaux sont choqués par les normes de sécurité en vigueur.

INDE: Les dirigeants syndicaux réunis en Inde dans le cadre d'un projet de syndicalisation de 20.000 sidérurgistes ont été choqués par les conditions en vigueur lors d'une visite à l'aciérie de Bhilai dans l'État de Chhattisgarh.

"Ce que j'ai vu dans l'aciérie de Bhilai rappelle les conditions de travail dans la sidérurgie suédoise dans les années 1940 et 1950", a déclaré Eric Andersson, ancien ouvrier d'une fonderie de cuivre et membre de la fédération syndicale suédoise IF Metall.

L'aciérie, la plus grande du pays, emploie 40.000 personnes, dont 28.000 sont membres du syndicat affilié à la Fédération nationale indienne des métallurgistes (INMF). Les 12.000 autres travailleurs/euses occupent des emplois précaires ou travaillent en sous-traitance.

"Les conditions de travail dans l'usine sont terribles, notamment pour les emplois précaires; beaucoup de ces travailleurs n'ont pas de casques, de vêtements de protection et de chaussures de sécurité, absolument nécessaires dans un milieu de travail aussi dangereux. Ma femme porte de bien meilleures chaussures à la plage!" a fait remarquer Andersson.

Les dirigeants syndicaux se sont rencontrés le 15 et le 16 janvier 2010 à New Delhi pour la première réunion du Comité national du projet de syndicalisation de la FIOM dans la sidérurgie indienne.

Le projet, approuvé par le Comité de la FIOM pour l'Inde et soutenu par SASK et LO-TCO, cherche à répondre à la pénurie absolue de protection pour des milliers de travailleurs dans les unités de production de fer spongieux et les énormes STN de la sidérurgie installées en Inde, où il y a une présence syndicale dans seulement quelques usines du secteur public pour représenter une partie de la main-d'œuvre permanente.

Le projet appuiera les efforts menés conjointement par les affiliés de la FIOM, INMF et SMEFI, pour syndiquer 20.000 travailleurs sur une période de trois ans. Il est significatif que dans le contexte d'un mouvement syndical extrêmement fragmenté et divisé, les syndicats aient accepté de réunir leurs forces, réaliser l'unité, sans entrer en concurrence pour gagner des membres dans les trois États.

Au cours de la réunion, le Comité a examiné les résultats de l'étude réalisée en 2009 dans la sidérurgie dans les trois États, Orissa, Jharkhand et Chhattisgarh, où le projet sera mis en œuvre entre 2010 et 2012. L'étude complète couvre également trois autres États où l'on peut espérer étendre le projet de syndicalisation à une étape ultérieure.

L'étude, qui sera publiée en 2010, indique la localisation des aciéries existantes, des unités produisant du fer spongieux et des principaux sites de production, ainsi qu'une ventilation de la main-d'œuvre totale, y compris les travailleurs/euses précaires et les non-manuels. La localisation confirme également l'absence aiguë de syndicalisation dans l'industrie et le besoin urgent d'aborder les graves problèmes de santé et de sécurité, ainsi que les droits des travailleurs/euses au travail.

Le Comité qui supervise le projet se compose des secrétaires généraux et des directions régionales des deux fédérations nationales représentant les secteurs de la sidérurgie et des mines en Inde, INMF et SMEFI, ainsi que des représentants de Metalli et TU (Finlande), IF Metall et Unionen (Suède), du coordonnateur régional de SASK pour l'Asie du Sud, du responsable du projet au siège de la FIOM et du directeur de la FIOM pour la région Asie du Sud.

Lors de la réunion, INMF et SMEFI ont consolidé leur accord politique visant la coopération et le renforcement des fédérations nationales. La FIOM attend avec intérêt la contribution et l'échange d'expériences avec les affiliés suédois et finlandais qui appuient le projet.