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Quatre tués dans une explosion sur un chantier de démolition de navires au Bangladesh

25 janvier, 2011Quatre travailleurs ont trouvé la mort dans une explosion sur le chantier de démolition de navires de Mak Corporation à Sitakunda, Chittagong, Bangladesh. La FIOM demande au gouvernement du Bangladesh de s'assurer de la comparution en justice des responsables.

BANGLADESH: Le 18 janvier 2011, quatre travailleurs on été tués et un autre gravement brûlé par une énorme explosion sur le chantier de démolition de navires à Sitakunda, Chittagong, Bangladesh. Selon des rapports, l'explosion qui s'est produite pendant le démantèlement du réservoir de carburant du navire, a été entendue à plus de trois kilomètres de distance. L'impact de l'explosion a été tel que Miraj, un travailleur âgé de 18 ans, qui est décédé à l'hôpital, a été projeté à cent mètres de distance. Il avait été embauché trois jours auparavant dans l'entreprise.

Les corps des démolisseurs de navire, Liton, 35 ans, et Jubayed, 22 ans, ont été retrouvés sur le lieu l'explosion après que les pompiers eurent réussi à venir à bout du sinistre. Miraj, brûlé à 100 pour cent est décédé à 14 h 30, et l'autre travailleur, Rubel, âgé de 25 ans, est mort 15 minutes plus tard au Chittagong Medical College Hospital. Un autre travailleur blessé est traité pour des brûlures à 50 pour cent, et son collègue n'a subi que des brûlures légères qui n'ont nécessité que des premiers soins.

Par la suite le 19 janvier, la Haute Cour a enjoint de sa propre initiative au gouvernement d'arrêter la démolition des navires sous toutes ses formes dans le pays jusqu'à nouvel ordre. La Haute Cour a ordonné de retirer de la grève les navires contenant des résidus dangereux. Le tribunal a également accusé d'outrage à la Cour le propriétaire du chantier de démolition de navires, Maître Abul Khasem, vice-président de l'Association des propriétaires de chantiers de démolition de navires, et le responsable concerné, et les a cités à comparaître au tribunal pour le 28 janvier.

Le tribunal a également ordonné à l'autorité portuaire de Chittagong de constituer dans les sept jours un comité d'expertise de trois membres chargé d'enquêter sur l'explosion à Sitakunda.

Selon des articles parus dans la presse, pas moins de 30 travailleurs ont été tués et 16 autres mutilés au cours des derniers 21 mois dans 16 explosions aux chantiers de démolition des navires de Sitakunda. En outre, de nombreux autres ont été blessés moins gravement et leur nombre n'a jamais été enregistré.

Il est ironique de constater qu'en dépit d'une interdiction ordonnée par la Haute Cour le 17 mars 2009. le ministère de l'Environnement a permis temporairement à Maître Kashem, propriétaire de Mak Corporation, d'importer des navires contenant encore des substances dangereuses et destinés à être démantelés en décembre 2010.

En mars 2009, la Haute Cour avait ordonné au gouvernement de fermer dans les deux semaines tous les chantiers de démolition de navires qui fonctionnaient sans autorisation environnementale et d'interdire le déchargement des navires qui étaient déjà importés. Elle avait également donné l'ordre au gouvernement d'exercer un contrôle sur les navires importés. Elle avait interdit l'entrée sur le territoire du Bangladesh de tout navire qui n'aurait pas procédé au nettoyage de ses substances toxiques à son lieu de départ ou à l'extérieur du territoire du Bangladesh. Plus tard, la Cour suprême a suspendu la décision de la Haute cour de fermer les chantiers, tout en maintenant toutes les autres parties de son jugement. Bien que le tribunal n'ait pas autorisé le gouvernement à permettre à tout nouveau chantier de démarrer des activités sans autorisation, le nombre de chantiers de démolition de navires est passé de 36 à 100 depuis cette date.

En outre, le tribunal a ordonné au ministère de l'Environnement et des Forêts d'élaborer des règles de démolition des navires basées sur les engagements pris par le gouvernement du Bangladesh dans le cadre de la Convention de Bâle de 1989, de la loi sur la préservation de l'environnement de 1995 et du règlement sur la préservation de l'environnement de 1997.

Selon des articles parus dans The Daily Star, bien que la législation en vigueur sur l'environnement oblige les chantiers de démolition de navires à obtenir un certificat d'autorisation environnementale, beaucoup d'entre eux mènent des activités sans autorisation. Selon des rapports, 50 chantiers de démolition de navires ont demandé un certificat d'autorisation sans posséder des structures appropriées ou des installations modernes de démantèlement des navires.

La Fédération des métallurgistes du Bangladesh et la Ligue des métallurgistes du Bangladesh ont porté plainte à la police contre le propriétaire du chantier de démolition de navires et demandé au gouvernement de s'assurer de la comparution en justice des responsables de cet accident.