25 mars, 2012Les autorités kirghizes ont adopté dans la précipitation un nouveau Code du Travail dégradé, sans véritable consultation des partenaires. La FIOM et l'ICEM protestent dans une lettre adressée au Premier ministre du Kirghizistan.
KIRGHIZISTAN: Le gouvernement kirghize a adopté dans la précipitation une nouveau Code du Travail dégradé, sans véritable consultation des partenaires. Cette initiative a fait l'objet de fortes critiques des syndicats nationaux, notamment des affiliés de la FIOM et de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), ainsi que de la communauté syndicale internationale. La FIOM et l'ICEM ont protesté dans une lettre adressée au Premier ministre du Kirghizistan.
Le gouvernement avait mis en place, le 20 février, un groupe spécial de réflexion chargé de réaliser un nouveau Code du Travail pour le Kirghizistan. Quelques semaines plus tard, le 9 mars, le nouveau Code a été présenté au public. Le gouvernement avait prévu de se prononcer le 23 mars sur le nouveau Code, bien que la législation en vigueur exige de soumettre ce type de projet de loi au débat public pendant au moins un mois.
Le nouveau Code du Travail comporte 134 articles, alors que le Code encore en vigueur en a 446. En cas d'adoption du nouveau Code, la position de la main-d'œuvre dans les relations industrielles va se dégrader. Les articles qui manquent dans le nouveau Code concernent les droits et les devoirs des parties, le concept et les principes d'un partenariat social, la santé et la sécurité, la protection de plusieurs catégories particulières de travailleurs et travailleuses. Des garanties syndicales sont également absentes.
Dans leur lettre au Premier ministre du Kirghizistan, la FIOM et l'ICEM font remarquer que le nouveau Code du Travail ressemble beaucoup à celui adopté par la Géorgie en 2006. Le nouveau Code du Travail de Géorgie offre également très peu de garanties et de protections. Les syndicats s'y sont opposé et il a fait l'objet de critiques de la part de l'OIT.
"L'expérience d'une déréglementation des relations industrielles à l'échelle mondiale montre que les tentatives faites pour attirer l'investissement étranger au prix d'une réduction des droits du travail et des droits syndicaux n'ont jamais amené la prospérité dans les pays pauvres. De telles tentatives ne font qu'entretenir la pauvreté et appauvrissent encore davantage les travailleurs et travailleuses déjà sans droits et la société dans son ensemble", affirme-t-on dans la lettre.