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Paraguay: le conflit chez Acepar s'intensifie

19 mai, 2010Le syndicat d'Acepar, où le personnel fait grève depuis le 23 avril, a dénoncé le recours par l'entreprise à des méthodes d'intimidation et à la violence à l'encontre du syndicat, le recrutement illégal de personnel pour remplacer les grévistes et la détention de Hugo Gonzalez Chirico.

PARAGUAY: Les menaces de l'entreprise à l'égard des responsables syndicaux ont transformé la grève chez Acepar, qui avait commencé le 23 avril, en une lutte pour la défense des droits syndicaux des travailleurs et travailleuses au Paraguay.

Le syndicat (Sindicato de Trabajadores de Acepar - SITRAC) affirme que les grévistes ont durci leur position à la suite de la répression violente des forces de sécurité. Il dénonce la décision de l'entreprise de recruter du personnel pour remplacer les grévistes. Pendant ce temps, le gouvernement a ordonné la mise en détention des dirigeants syndicaux Hugo González Chirico, Hugo Cardozo, Mariano Velázquez et Daniel Ibarrolla sous l'accusation de troubles à l'ordre public.

"Chirico", secrétaire général du SITRAC, a été arrêté lundi 10 mai alors qu'il répondait à une convocation du procureur général à Villa Hayes. Après six heures de déposition, il était arrêté par la police judiciaire avec l'ordre d'attendre la décision du juge. Le mardi 11 mai, une action a été engagée contre González Chirico qui a dû faire une nouvelle déposition devant le juge Miguel Tadeo Fernández. Le juge a ordonné sa mise en liberté à la condition qu'ils ne prennent pas contact avec Acepar, ne quitte pas le pays et se présente chaque mois au tribunal.

Le personnel ouvrier a réagi en insistant sur fait qu'il défendra les droits du travail avec encore plus de vigueur et poursuivra la lutte, quelles que soient les conséquences, pour faire aboutir ses revendications concernant le respect par l'entreprise de la convention collective, la réintégration des quatre dirigeants syndicaux mis à pied et l'arrêt du harcèlement dont les syndicats ont récemment été les victimes. Les 811 grévistes ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils refusaient de reprendre le travail tant que les actionnaires majoritaires de la société Acepar n'auront pas approuvé leurs revendications.

L'origine du conflit

L'origine du conflit remonte à la privatisation d'Acepar par le gouvernement, en 1993, quand les salariés sont devenus actionnaires de l'entreprise. Après plusieurs réunions et manifestations en 1997, le gouvernement a transféré l'entreprise à Cosipar (Consorcio Siderúrgico Paraguayo) avec une part de 66,6 pour cent à Cerro Lorito S.A. et une part de 33,3 pour cent à Cootrapar Ltda., entreprise sociale créée pour permettre au syndicat SITRAC d'administrer et de protéger les propres intérêts des travailleurs et des travailleuses.

Il y a eu depuis cette date une série de conflits avec les actionnaires majoritaires (l'entreprise est maintenant dans les mains de propriétaires argentins) qui veulent se débarrasser de l'actionnariat détenu par le personnel de l'entreprise. Le harcèlement, les infractions aux droits syndicaux et même les cas de violence psychologique envers des membres du SITRAC et de COOTRAPAR ont augmenté en intensité ces derniers temps. Plus d'une dizaine de salariés ont été licenciés, plus de 110 ont été transférés sur d'autres lieux travaillent, cinq membres du personnel ont été suspendus sans salaire pour les infractions présumées, cinq autres travailleurs au moins qui avaient des droits à la retraite ont été relevés de leurs fonctions. Il faut ajouter à cela une succession de menaces et de cas de violence psychologique à l'encontre des syndicalistes.

Le conflit a pris davantage d'intensité avec une détérioration des conditions de travail et de santé et de sécurité au travail. L'entreprise ne s'est pas conformée à la convention collective de 1995.