6 mai, 2011En avril, le représentant régional pour l'Afrique de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), Steve Nhlapo, a rencontré deux syndicats et deux associations de salariés représentant les métallurgistes qui ont entrepris un processus de fusion, afin de les soutenir dans leurs efforts pour intégrer les métallurgistes du Nigeria au sein de la FIOM.
NIGERIA: En 2005, le gouvernement nigérian a adopté la Trade Union Amendment Act (loi d'amendement syndical). L'un des principaux changements pour le mouvement syndical concernait le fait que l'adhésion syndicale serait dorénavant volontaire. Alors que cette liberté est en principe bien accueillie, il était largement admis que la raison principale de ce changement visait à affaiblir la cohésion et l'unité du mouvement syndical. L'ancien affilié de la FIOM, Steel & Engineering Workers Union of Nigeria (SEWUN) a été la victime de cette stratégie, en se révélant incapable de faire face aux défis engendrés par le changement organisationnel nécessaire pour syndiquer les travailleurs et travailleuses, le syndicat se trouvant partagé en quatre sous secteurs a été exclu de la FIOM en 2008.
En reconnaissant la nécessité de reconstruire le pouvoir ouvrier par l'unité, deux des syndicats venus du SEWUN et deux associations de salariés, composés de travailleurs et travailleuses qui n'avaient pas eu auparavant le droit d'adhérer à un syndicat, se sont regroupés pour former un syndicat puissant. Ces éléments ont réalisé des progrès importants et ont déjà élaboré des statuts. Cependant, Trade Union Amendment Act ne permet pas à un syndicat d'être enregistré pour représenter des travailleurs et travailleuses dans un secteur où il y a déjà un syndicat, ce qui oblige le SEWUN à résilier son enregistrement.
Cette partie de la loi est l'une des raisons pour lesquelles la FIOM a décidé d'avoir des entretiens avec le gouvernement du Nigeria, pour obtenir l'assurance que les travailleurs et travailleuses ont le droit de former un syndicat de leur choix et d'y adhérer même si une autre organisation existe déjà. Dans le rapport du comité des experts sur l'application des conventions et recommandations dans tous les États membres de l'OIT qui a été publié récemment par la direction de l'OIT, l'attention est attirée sur cette partie de la loi qui est en infraction avec l'article 2 de la convention 87 de 1948 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical qui établit que les travailleurs et travailleuses ont le droit de constituer des organisations de leur choix et celui de s'y affilier sans distinction d'aucune sorte.
Malgré ce revers, les parties restent déterminées à fusionner, et elles ont formulé à la réunion un programme de collaboration avec des ateliers conjoints pour les délégués syndicaux. Elles ont également convenu d'organiser ensemble des visites d'usine et des réunions de travailleurs et travailleuses, ainsi que d'établir une méthode commune de négociation pour renforcer la position des travailleurs et travailleuses au sein du conseil de négociation.