14 août, 2010En Turquie, 23 travailleurs licenciés, membres du syndicat Birlesik Metal IS, ont retrouvé leur travail le 9 août après une semaine d'occupation pacifique dans l'usine et une grève pour obtenir leur réintégration.
TURQUIE: Des syndicalistes de Birlesik Metal IS qui avaient été licenciés sont revenus à leur poste de travail le 9 août après une grève d'une semaine avec occupation d'une grue à 12 mètres de hauteur par toute la main-d'œuvre de Çel-mer. Ces actions ont permis de conclure un accord pour leur réintégration le 5 août 2010 au soir.
Les travailleurs de l'entreprise Çel-mer Metal à Gebze Cayırova, Turquie, avaient d'abord rejoint le syndicat Birlesik Metal IS au début de l'été. À la découverte d'une activité syndicale à l'intérieur de l'aciérie, l'entreprise avait licencié 12 travailleurs. Ces 12 travailleurs licenciés ont alors lancé une action devant l'usine pour attirer l'attention du public, ce qui leur a permis d'être réintégré le 29 juin.
Cependant, au lieu d'entrer en négociation en vue de conclure une première convention collective, l'entreprise a continué de faire pression sur les travailleurs de l'usine pour qu'ils renoncent à leur adhésion syndicale. Devant le refus de ces travailleurs de quitter Birlesik Metal IS, et comme ils continuaient de réclamer la reconnaissance du syndicat et des négociations collectives, Çel-mer a licencié 23 autres travailleurs le 16 juillet.
Le 17 juillet, les 23 travailleurs licenciés de Çel-mer ont commencé à protester devant l'entreprise. Toutefois, l'entreprise n'a donné aucune réponse.
Le 2 août, les 23 travailleurs licenciés sont rentrés à nouveau dans l'usine et toute la main-d'œuvre a commencé une grève sur le tas dans les airs avec occupation d'une énorme grue dans l'enceinte de l'entreprise. Les membres des familles et des sympathisants ont dressé une tente devant l'usine. L'entreprise a alors demandé l'aide de la police qui a pris position devant l'usine.
Les grèves sur le tas dans les airs pour demander la réintégration de travailleurs persécutés ne sont pas courantes en Turquie. C'est pourquoi cette grève pacifique chez Çel-mer a attiré une attention toute particulière en Turquie et à l'étranger. Durant la période tendue au cours de laquelle les grévistes étaient sous la surveillance de la police, des groupes locaux comme les travailleurs turcs de l'UPS chez TUMTIS et jusqu'à des organismes internationaux comme la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie ont envoyé des délégations pour exprimer leur solidarité avec les grévistes sur le tas de Çel-mer juchés sur leur grue.
Après la conclusion d'un accord dans la nuit du 5 août, les travailleurs victorieux de Çel-mer sont descendus de la grue et ont quitté l'usine en scandant "rien ne peut faire obstacle au droit de se syndiquer!"