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Les travailleurs/euses veulent que l'OIT améliore les droits dans l'emploi précaire

18 juin, 2009Lors d'un évènement organisé parallèlement à la Conférence internationale du Travail, les syndicats ont dénoncé le fait que les personnes occupant un emploi précaire sont systématiquement privées du droit de se syndiquer et de négocier collectivement.

GENÈVE: La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie s'est jointe à d'autres syndicats mondiaux pour organiser un forum spécial à l'occasion de Conférence internationale du Travail, afin d'attirer l'attention des délégué(e)s sur les nombreuses infractions aux droits du travail subies par personnes occupant un emploi précaire.

Shin Seung-Chul, Secrétaire général de la Confédération coréenne des syndicats, a décrit la manière utilisée en Corée pour empêcher le personnel intérimaire d'adhérer à un syndicat et de négocier avec l'employeur. Le président de la section de Kiryung du syndicat coréen des métallurgistes, Kim So-Yun, a ensuite fait une mise à jour à l'intention des délégué(e)s sur la situation chez Kiryung Electronics où des travailleurs/euses précaires font grève depuis plus de 1.400 jours et mènent une lutte longue, et parfois violente, pour obtenir un statut d'emploi régulier.

Les expériences recueillies en Corée sont typiques de la façon dont les entreprises agissent dans le monde entier pour se soustraire à leurs responsabilités d'employeur, et faire supporter les risques par les travailleurs/euses. Jenny Holdcroft de la FIOM a expliqué comment les affiliés de la FIOM considèrent la montée en puissance de l'emploi précaire comme une menace très grave pour les salaires et les conditions de travail car il porte atteinte au droit des travailleurs/euses d'adhérer à un syndicat et de négocier collectivement. Elle a également informé les délégué(e)s des mesures prises par les syndicats mondiaux afin d'insister pour que l'OIT attache une plus grande importance à la situation des personnes occupant un emploi précaire, notamment pour l'application des normes du travail.

Kirill Buketov de l'UITA a donné une nouvelle illustration des dégâts provoqués par cette tendance, en présentant les pratiques d'emploi de la multinationale de l'alimentation Unilever. Dans certaines usines produisant le thé Lipton, jusqu'à 100% de la main-d'œuvre est maintenant constituée de personnes occupant un emploi occasionnel ou embauchées à la journée, qui n'ont pas le droit d'adhérer au syndicat et ne bénéficient pas des prestations médicales, des congés de maladie ou d'un congé annuel.

Jim Baker, coordonnateur du Conseil des syndicats mondiaux, a résumé les interventions en disant que "cette question primordiale portera atteinte, voire détruira l'OIT, si cette tendance n'est pas inversée".

Les délégué(e)s à la Conférence internationale du Travail ont exprimé leur soutien à une plus grande focalisation sur les droits des personnes occupant un emploi précaire. Il y a eu consensus sur la nécessité pour l'OIT de chercher à obtenir une application plus efficace des conventions 87 et 98 sur le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective dans les secteurs où domine l'emploi précaire.