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Les travailleurs de Maruti - Suzuki luttent pour leurs droits syndicaux

18 juin, 2011Les travailleurs et travailleuses de Maruti - Suzuki ont commencé à faire grève sur le tas le 4 juin pour exiger le respect des droits syndicaux. Après que la direction a licencié 11 travailleurs dont des membres du bureau syndical, des milliers de travailleurs et travailleuses du district de Gurgaon se sont déclarés solidaires des travailleurs. La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) exprime sa solidarité et demande à la direction de reconnaître le droit démocratique des travailleurs et travailleuses de se syndiquer.

INDE: Le 3 juin, les travailleurs et travailleuses de l'usine Maruti - Suzuki Manesar IMT ont cherché à obtenir l'enregistrement d'un nouveau syndicat, le syndicat des salariés de Maruti Suzuki (MSEU), à Chandigarh. Mis au courant de l'initiative de la main-d'œuvre concernant le nouveau syndicat, la direction a forcé sous la menace les travailleurs et travailleuses de signer une feuille blanche en alléguant qu'ils ne voulaient pas adhérer au nouveau syndicat. Pour protester contre cet acte de la direction, 3.000 travailleurs et travailleuses ont commencé une grève sur le tas avec occupation des locaux le 4 juin 2011 à l'usine de Manesar, en exigeant la reconnaissance du syndicat des salariés de Maruti Suzuki (MSEU) nouvellement formé. Dans le but de faire pression sur la main-d'œuvre, la direction a licencié, le 6 juin, 11 travailleurs dont des membres du bureau syndical du MSEU pour avoir prétendument incité les salariés à faire grève.

Il est important de mentionner que Maruti - Suzuki a un syndicat maison, Maruti Udyog Kamgar Union (MUKU) à son usine de Gurgaon, lequel n'a pas organisé d'élections depuis longtemps. Le travailleurs et travailleuses de l'usine Manesar - Industrial Model Township (IMT) estiment que le MUKU est soumise à la direction et n'aborde pas les questions qui intéressent la main-d'œuvre, comme les salaires, l'intensification du travail et la régularisation des stagiaires et des contractuels. Cependant, la direction a maintenu qu'elle ne permettra pas la présence à l'usine de Manesar d'un syndicat indépendant ou d'un syndicat affilé à un parti politique, et que l'on peut toujours adhérer au syndicat actuel MUKU.

Le congrès pan-indien des syndicats (AITUC) a formé un comité conjoint d'action en coordination avec d'autres syndicats, dont le Centre des syndicats indiens (CITU), Hind Mazdoor Sabha (HMS), le congrès national indien des syndicats (INTUC) et le congrès uni des syndicats (UTUC). Le 10 juin, plus de 2.000 travailleurs et travailleuses venus de plusieurs usines de Gurgaon ont participé à une manifestations de solidarité devant l'usine Maruti - Suzuki. Le même jour, le gouvernement de l'État de Haryana a adopté une ordonnance d'interdiction de la grève en renvoyant l'affaire devant le tribunal du travail local. Insensibles aux mesures antisyndicales du gouvernement, les syndicats de Gurgaon ont prévu d'organiser des réunions porte à porte et une grève sur le tas de deux heures dans leurs usines pour exprimer leur solidarité avec les salariés de Maruti - Suzuki. Par la suite, le chef du gouvernement de l'État fédéré de Haryana a demandé aux syndicats de reporter le déclenchement de la grève pour donner plus de temps aux négociations. En conséquence, les syndicats de Gurgaon ont reporté pour la première fois une grève sur le tas.  

Cependant, la direction n'a pas modifié sa position et a même fait machine arrière par rapport à sa position antérieure sur l'acceptation d'un syndicat indépendant. Avec la poursuite de la grève sur le tas avec occupation des locaux qui entre dans son treizième jours, les épreuves subies par les travailleurs ne font que s'aggraver. Depuis 13 jours ils n'ont pas changé de vêtements. La nourriture leur est fournie de l'extérieur grâce à des dispositions qu'ils ont prises eux-mêmes. Selon les grévistes, il n'est pas permis de leur remettre des produits de première nécessité comme du dentifrice, des brosses et du savon. Actuellement, Maruti - Suzuki emploie à son usine de Manesar MIT environ 3.500 personnes dont 900 ont un statut d'emploi régulier, 1.500 sont des stagiaires et 1.100 sont des contractuels ou des apprentis. Le salaire total, en ajoutant au faible salaire de base le montant important des primes et des allocations, est déterminé par la direction pour pouvoir mieux contrôler la main-d'œuvre.

Les militants syndicaux disent que pour les travailleurs et travailleuses de Gurgaon, la protection des droits démocratiques de la main-d'œuvre de Maruti - Suzuki ira loin, jusqu'à faire respecter les droits syndicaux, non seulement à Gurgaon, mais dans toute l'Inde. Une défaite du syndicat serait un grand échec pour le mouvement syndical.

Commentant la situation en Inde, Koichiro Nishihara, président de FIOM-JC, a dit: "MARUTI SUZUKI doit respecter la convention 87 de l'OIT concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical. FIOM-JC et la Confédération des syndicats japonais des travailleurs de l'automobile-JAW avec la Fédération des syndicats de travailleurs de l'automobile de SUZUKI vont demander à la direction de SUZUKI au Japon de résoudre sérieusement cette situation".

Mise à jour au 17 juin 2011
Les 13 jours de grève des travailleurs et travailleuses de Maruti - Suzuki à l'usine de Manesar ont pris fin avec succès dans les premières heures du 17 juin. Un accord a été conclu sous la section 12(3) de la loi sur les conflits du travail en présence du ministre du Travail de l'État de Haryana, Secrétaire, ministère du Travail, et de hauts responsables du ministère du Travail. Les membres du bureau du nouveau syndicat dont la demande de reconnaissance a été déposée représentaient les travailleurs et travailleuses. Globalement, les clauses de l'accord sont les suivantes:

  • les 11 travailleurs licenciés sont réintégrés dans l'attente d'une enquête interne;
  • pas de salaire pour la période non travaillée de la grève;
  • la demande d'enregistrement du nouveau syndicat déposée par les travailleurs et travailleuses le 3 juin 2011 sera traitée en bonne et due forme par le ministère du Travail de l'État de Haryana; et
  • les deux parties acceptent de coopérer ensemble.