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Les travailleurs de Honda au Mexique luttent pour leur reconnaissance syndicale

7 avril, 2011Le tribunal du travail du second district au Mexique a prescrit au ministère du Travail et des Affaires sociales de procéder à l'enregistrement du syndicat unifié des travailleurs de Honda.

MEXIQUE:  Le tribunal du travail du second district a rendu le 28 mars un verdict qui oblige le ministère du Travail et des Affaires sociales (STPS) à procéder à l'enregistrement légal du syndicat unifié des travailleurs de Honda (Mexican United Workers' Union of Honda - STUHM). Depuis sa création qui remonte à 2009, le syndicat se bat pour obtenir sa reconnaissance officielle. Selon le Comité exécutif du STUHM, la raison donnée récemment par le ministère pour refuser l'enregistrement était basée sur l'impossibilité pour le syndicat de "donner la preuve de l'existence de l'entreprise" dans laquelle il était établi.

Lors de la conférence de presse organisée après le verdict du tribunal, les dirigeants du STUHM ont exprimé leur mécontentement face aux manœuvres absurdes et répétitives du ministère pour rejeter ou retarder l'enregistrement, qui illustrent selon eux la politique antisyndicale "féroce" du gouvernement mexicain.

Les responsables syndicaux demandent également au ministère de "respecter son obligation constitutionnelle de protéger les droits des travailleurs et travailleuses et d'abandonner son entêtement à empêcher l'enregistrement du syndicat, une attitude toujours à l'avantage du patronat et au détriment des droits du travail". Ils demandent également de mettre fin au harcèlement des membres du STUHM dans l'usine Honda au Mexique.

Depuis des années, les travailleurs et travailleuses de l'usine Honda tentent de créer leur propre organisation et sont confrontés aux tentatives répétées de représailles de la direction avec le soutien d'un 'syndicat de protection' le Central de Trabajadores de México (CTM). Ce "syndicat maison" permettrait à l'entreprise d'imposer des salaires bas aux travailleurs et travailleuses qui gagnent entre 132 et 160 pesos (8 à 10 euros) par jour, ainsi que des charges de travail excessives, l'allongement arbitraire de la durée du travail et le changement forcé des jours de congé, le tout accompagné d'un harcèlement dans le travail.

La FIOM a déjà dénoncé le scandaleux licenciement du dirigeant syndical de l'usine Honda à El Salto, Jalisco. Le STUHM a participé activement aux côtés d'autres syndicats indépendants aux récentes Journées d'action mondiale pour les droits des travailleurs au Mexique.

En février 2009, la FIOM a présenté une plainte à l'Organisation internationale du Travail en demandant que le gouvernement mexicain mette fin à la pratique des 'contrats de protection', qui permet à une entreprise de signer une convention collective avec un syndicat de son choix sans en informer le personnel et, en substance, de bloquer toute tentative des travailleurs et travailleuses de former un syndicat indépendant de leur choix. Il s'agit d'une infraction au droit à la liberté syndicale des travailleurs et travailleuses garanti par la convention 87 de l'OIT dont le Mexique est signataire.

La FIOM et ses affiliés continueront de suivre de près la situation dans l'usine Honda à Jalisco et d'accorder leur appui aux travailleurs et travailleuses qui luttent pour un syndicat démocratique.