Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Les syndicats relèvent le défi de la syndicalisation dans les ZFE

7 octobre, 2009Dans toute l'Asie, les travailleurs/euses des ZFE ont les pires conditions de travail, et les obstacles pour adhérer à un syndicat sont nombreux. Mais les syndicats de la région font preuve de créativité pour obtenir les moyens leur permettant d'atteindre les travailleurs/euses des ZFE et d'améliorer leur vie professionnelle.

INDONÉSIE: Les syndicats de sept pays asiatiques se sont réunis le 30 septembre à Batam, Indonésie, pour partager des stratégies efficaces de syndicalisation des travailleurs/euses dans les zones franches d'exportation (ZFE). L'île de Batam est elle-même une zone franche où les affiliés indonésiens de la FIOM, FSPMI et Lomenik-SBSI, ont réussi à syndiquer le personnel de nombreuses usines.

Les délégué(e)s ont à nouveau insisté sur la mauvaise qualité des emplois dans les ZFE et sur les difficultés énormes à surmonter pour prendre contact avec les travailleurs/euses et les syndiquer. L'emploi précaire est endémique dans les ZFE, les salaires sont bas et les emplois sont souvent sous-payés, la durée du travail est excessive et dans bien des cas supérieure à la durée légale maximum. Les syndicats ne peuvent entrer dans les ZFE et sont donc contraints de trouver d'autres moyens pour prendre contact avec les travailleurs/euses.

Compte tenu du pourcentage élevé de femmes travaillant dans les ZFE, parfois jusqu'à 90 pour cent, les affiliés ont réaffirmé qu'il est important que des femmes assument des responsabilités et reçoivent une formation pour être actives dans le syndicat.

Les salaires constituent la question la plus importante pour la syndicalisation, et certains syndicats doivent entreprendre des actions en faveur de l'augmentation du salaire minimum. Dans d'autres cas, les syndicats ont découvert des travailleurs/euses sous-payé(e)s et les ont motivé(e)s pour se syndiquer en les aidant à obtenir un salaire correct.

Tous les syndicats participant à la syndicalisation des ZFE ont souligné l'intérêt de porter cette question au-delà du lieu de travail jusque dans les communautés. Les délégué(e)s de TEAM en Thaïlande ont dit que le fait de porter la syndicalisation dans les communautés où vivent les travailleurs/euses contribue à rehausser l'image du syndicat et donne une impression positive. Aux Philippines, des travailleurs/euses mis à pied se syndiquent dans le cadre de leur communauté. Un syndicat en Inde dispose d'une unité spéciale destinée à aider les membres à obtenir la prise en compte de leurs besoins sociaux. Il peut s'agir d'une aide pour obtenir des places dans les écoles pour les enfants des travailleurs/euses ou d'appuyer une demande de prêt bancaire.

Parallèlement à la syndicalisation, les syndicats prennent des mesures au niveau politique pour persuader les gouvernements de l'impact négatif de leurs politiques concernant les ZFE. Il y a en Inde une forte résistance des syndicats et d'autres groupes de défense des droits sociaux à la politique du gouvernement consistant à encourager les zones économiques spéciales. Le résultat net de l'établissement d'une zone économique spéciale est souvent à l'opposé de l'intention déclarée, à savoir des pertes d'emploi et des réductions de revenu. Ceci parce que la construction d'une zone économique spéciale comporte des déplacements massifs de personnes qui dépendent de l'agriculture, de la pêche, et de gens établis à leur compte.

La réunion a conclu que les syndicats doivent travailler sur deux fronts: syndiquer les travailleurs/euses des ZFE et améliorer leurs conditions de travail, et forcer en même temps les gouvernements à considérer si leurs politiques concernant les ZFE permettent de développer des industries et des emplois durables.