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La FIOM et la FES consolident les syndicats au Kazakhstan

13 mars, 2010Le Bureau régional de la CÉI de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie a organisé avec la Fondation Friedrich-Ebert (FES) un séminaire à Almaty sur la consolidation du mouvement syndical au Kazakhstan et la manière d'aborder les problèmes en réponse à la crise financière.

KAZAKHSTAN: Trente militant(e)s représentant à la fois des syndicats traditionnels et des syndicats indépendants nouvellement créés, ainsi que des associations d'intérêt public au Kazakhstan, ont participé les 27 et 28 février à un séminaire organisé par la Fondation Friedrich-Ebert et par le bureau régional de la Communauté des États indépendants de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie. Les participant(e)s au séminaire ont examiné les principes et les formes possibles de consolidation du mouvement ouvrier et du mouvement syndical.

Les participant(e)s ont estimé que la crise économique et financière mondiale a eu un très fort impact sur les travailleurs/euses au Kazakhstan du fait que le pays était devenu un terrain d'essai pour des expériences néolibérales avec la suppression de nombreux composants du système de protection sociale.

Dans certaines entreprises, après la liquidation des organisations syndicales, les militant(e)s qui restaient ont décidé de former des associations d'intérêt public. Plusieurs participant(e)s ont donné comme raison pour cette décision le fait que ces associations sont totalement indépendantes des employeurs et ne sont pas obligées, contrairement aux syndicats, de déclarer leurs effectifs. Elles rassemblent des travailleurs/euses de différentes entreprises et leur permettent de se soutenir mutuellement. En outre, la législation nationale stipule que "d'autres organisations" ont le droit de représenter les intérêts collectifs des travailleurs/euses, si cette décision est approuvée lors d'une conférence ou si des procurations individuelles sont recueillies en nombre suffisant. Néanmoins, une telle pratique compromet la position traditionnelle du syndicat en tant qu'élément régulateur des relations de travail.

Natalia Tomilova, présidente de l'association d'intérêt public appelée Famille de mineurs (Karaganda), formée par des veuves de mineurs, a indiqué que son organisation assumait des fonctions syndicales. Après avoir reçu des procurations de mineurs qui n'avaient pas confiance dans leur syndicat, elle a pris part à des négociations collectives avec l'employeur de la division du charbon de l'entreprise Arcelor-Mittal.

Les sociétés transnationales (STN) qui s'installent au Kazakhstan oublient souvent les principes de dialogue social en vigueur dans leur pays d'origine. Les participant(e)s au séminaire ont donné l'exemple du réseau commercial de service de l'entreprise allemande MAN où un syndicat a été créé en août 2009, et où Evgeny Singer, le dirigeant syndical élu, en a avisé l'employeur. La réaction de la direction a été rapide: le lendemain, le président du syndicat a reçu sa première sanction, et sa seconde le 1er septembre 2009. La pression a été ressentie par tous les membres du syndicat, ce qui a entraîné quatre démissions de membres dès le 2 septembre 2009. L'organisation syndicale nouvellement créée a décidé de rechercher une aide de la part de la FIOM en lui demandant d'établir des contacts avec leurs homologues allemands.

Ainur Kurmanov qui dirige l'association d'intérêt public "Talmas" participait également au séminaire. Selon ses estimations, que partageaient beaucoup d'autres personnes présentes au séminaire, la crise financière a provoqué un climat de protestations de plus en plus fortes dans la société, avec de nombreuses actions revendicatrices d'actionnaires déçus et de travailleurs/euses qui ont perdu leurs placements pour acquérir un logement.