2 novembre, 2011Les membres du syndicat International Association of Machinists & Aerospace Workers (IAM) se sont mis en grève le 10 octobre dans une usine de fabrication de pièces nucléaires de Honeywell à Kansas City, Missouri. Les 850 membres de la section 778 de l'IAM entament aujourd'hui leur troisième semaine de présence sur les piquets de grève sur le site de production du gouvernement américain, après le rejet du contrat, le 9 octobre, à 79% des voix.
ÉTATS-UNIS: Les membres du syndicat ont suivi ce scrutin avec un vote à 85% des voix le même jour en faveur de la grève. La médiation fédérale américaine avait échoué une semaine auparavant pour résoudre le différend, mais avait obtenu un accord verbal, le 18 octobre, dans lequel les deux parties acceptaient de s'abstenir de mettre le conflit sur le tapis dans la presse locale. Deux jours plus tard, un directeur de Honeywell Federal Manufacturing & Technologies LLC, devait déclarer à la télévision que les membres de l'IAM étaient trop payés et devaient se satisfaire de l'offre "dernière et finale" de l'entreprise.
Cette offre porte sur une proposition de six ans qui comporte une hausse minimale de salaire chaque année, et crée également un modèle salarial à deux vitesses. Cette grille des salaires prévoit que tous les salariés embauchés en 2012 recevront un salaire horaire inférieur avec une progression plus lente du salaire. Avec ce modèle salarial, il faudrait cinq ans au personnes nouvellement embauchées pour parvenir à obtenir seulement 90% du salaire que touchent actuellement les travailleurs et travailleuses.
La proposition de Honeywell s'attaque également à la couverture de santé du personnel, en rendant plus coûteuse une assurance de santé correcte pour les membres du syndicat. La section 778 de l'IAM a proposé un contrat de quatre ans sans les concessions exigées.
Le syndicat attend une décision du bureau américain des relations de travail (NLRB) pour qui la décision de cesser le travail est une pratique injuste de grève. Dans les jours qui ont précédé le vote du rejet le 9 octobre, la direction de Honeywell avait circonvenu le comité de négociation du syndicat en écrivant à tous les salariés, que les propositions de l'entreprise avaient été présentées sous un faux jour, et en leur demandant instamment d'accepter l'offre.
De telles méthodes de négociation de mauvaise foi vont à l'encontre de la législation américaine du travail, et si le NLRB devait formuler une plainte, la grève aurait une nouvelle signification. Honeywell exploite les installations du gouvernement américain dans ce qui est appelé le Bannister Federal Complex, et produit des composants non nucléaires pour l'industrie de l'armement nucléaire américaine.
La grève de l'IAM survient moins de deux mois après la fin du lock-out de 13 mois de Honeywell contre les membres de United Steelworkers (USW) sur un site de conversion d'uranium à Metropolis, Illinois. Les rapports de l'ICEM se trouvent ici et ici.
MISE À JOUR, 2 novembre:
La FIOM demande à ses affiliés d'envoyer des lettres de soutien solidaire à l'IAM dont 850 membres se battent et font grève pour obtenir un contrat correct.
"Il s'agit d'un combat crucial, non seulement pour les travailleurs et travailleuses des États-Unis, mais également du monde entier. Votre persévérance et votre succès vont ouvrir la voie aux futures générations de travailleurs et travailleuses syndiqué(e)s. La FIOM se tient coude à coude avec vous dans ce combat et est prête à engager, le cas échéant, une action mondiale", a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de la FIOM, dans une lettre adressée aux membres de l'IAM. Voir la lettre de la FIOM ici.
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