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Grève des démolisseurs de navires au Pakistan

18 juillet, 2010Les travailleurs employés sur le chantier de démolition des navires à Gadani ont fait grève pendant deux jours en juillet après que les employeurs eurent renoncé à négocier une amélioration des conditions de travail comme ils l'avaient promis; les négociations ont néanmoins repris et une audience au tribunal est fixée au 21 juillet.

PAKISTAN: Les travailleurs employés sur le chantier de démolition des navires à Gadani dans le district Les Bella de la province du Baloutchistan au Pakistan, ont fait grève du 5 au 7 juillet, après que les employeurs eurent renoncé à améliorer les conditions sur les chantiers, malgré leur promesse faite auparavant, et refusé de reconnaître les droits fondamentaux des démolisseurs de navires. Les personnes présentes à une assemblée générale ont décidé à l'unanimité de lancer un ordre de grève pour une durée indéterminée à partir du 5 juillet si les revendications suivantes n'étaient pas satisfaites:

  • Hausse de 100 pour cent des salaires
  • Inscription à la sécurité sociale et versement de prestations de vieillesse
  • Dispensaire pour soins médicaux et service d'ambulance sur chaque chantier de démolition des navires
  • Eau potable et cantine sur chaque chantier
  • Poste de travail confirmé par écrit pour chaque démolisseur de navire
  • Abandon du système de travail contractuel (JAMADARY)
  • Logements (residential colony) pour les démolisseurs de navire
  • Reconnaissance du syndicat démocratique des démolisseurs de navires à Gadani (GSBDWU), qui avait été radié par le commissaire du Travail
  • Mesures de sécurité du travail sur les lieux de travail
  • Arrêt de tout harcèlement de la police contre les travailleurs

En réponse à la grève, les employeurs ont décidé d'entamer des négociations avec le syndicat, et le tribunal du district Les Bella a donné l'ordre de mettre fin à la grève et prévu une audience pour le 21 juillet 2010. Les démolisseurs de navires ont repris immédiatement le travail et entamé des négociations, tout en contestant le fait que le tribunal de district n'avait pas compétence dans ce domaine car il ne s'agit pas d'une affaire civile ou pénale.

Auparavant, le 16 juin 2010, environ 15.000 personnes employées sur le chantier de démolition des navires à Gadani avaient fait grève pendant deux jours pour protester contre une accumulation d'injustices concernant les conditions de travail déplorables, les bas salaires et les horaires de travail difficiles.

Les travailleurs appartenaient au syndicat démocratique des démolisseurs de navires à Gadani, qui avait été radié par le commissaire du Travail, une décision contestée par le syndicat devant le tribunal. C'est alors que les démolisseurs de navires ont formé le syndicat progressiste des travailleurs de la démolition des navires à Gadani.

Les employeurs du chantier de démolition des navires à Gadani, avaient fait arrêter par la police locale et le groupement de lutte contre le terrorisme (ATTF), le président du syndicat progressiste des travailleurs de la démolition des navires à Gadani, Bashir Mehmood Dani, et d'autres responsables du syndicat, dès la première grève le 16 juin. Les travailleurs se sont alors rendus le même jour au poste de police et ont organisé une manifestation, ce qui a permis la mise en liberté des responsables syndicaux arrêtés. Ils ont également réussi en présence de la police à conclure avec les employeurs un accord qui prévoit une négociation avec le syndicat.

Les propriétaires du chantier de démolition des navires à Gadani ont accepté de répondre aux revendications des travailleurs le 30 juin 2010, en échange de l'annulation par le syndicat de sa décision de faire grève le 17 juin, laquelle était initialement prévu du 16 au 30 juin. Le refus décidé ensuite par les propriétaires de respecter l'accord, et leurs tentatives sournoises de démoralisation des syndicats par un recours à des menaces physiques et des mesures d'intimidation, ont seulement servi à renforcer la détermination des travailleurs.