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Conflit chez Foxconn en Inde: des dirigeants syndicaux et des travailleurs restent en prison

19 octobre, 2010La FIOM exige la mise en liberté des dirigeants syndicaux et des travailleurs emprisonnés, et le retrait des affaires pénales montées de toute pièce. Elle a écrit à Foxconn et au directeur général de Nokia pour leur demander de respecter les droits des travailleurs et travailleuses dans une usine Foxconn située dans une zone économique spéciale à Chennai en Inde.

INDE: Douze travailleurs et dirigeants syndicaux de Foxconn sont toujours en prison le 13 octobre à Chennai en Inde après l'arrestation le 9 octobre de centaines de grévistes à l'usine.

La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie a écrit à la direction mondiale de Foxconn et de Nokia pour leur demander d'intervenir et d'assurer le respect des droits des travailleurs et travailleuses à l'usine Foxconn située dans la zone économique spéciale de Nokia à Chennai en Inde.

Plus de 1.200 travailleurs et travailleuses de l'usine avec un contrat d'emploi permanent, qui adhèrent au syndicat Foxconn India Thozhilalar Sangam (FITS) affilié à la centrale des syndicats indiens (CITU), ont pris part à plusieurs semaines de lutte pour obtenir la reconnaissance de leur syndicat par la direction de manière à pouvoir négocier des augmentations de salaire et autres revendications.

La police a appréhendé le 9 octobre des centaines de grévistes qui avaient organisé des piquets de grève à l'usine pendant plusieurs jours. Environ 319 personnes dont les dirigeants syndicaux ont été placés en garde à vue et transférés à la prison centrale de Vellore. Les autres travailleurs ont été relâchés et environ 200 travailleuses ont été transportées à un arrêt de bus et priées de s'en aller. Devant le refus des femmes qui demandaient à être également arrêtées, elles ont subi des insultes et ont été forcées de quitter le véhicule de police.

Le tribunal a accordé le 13 octobre une mise en liberté sous caution à 307 travailleurs. Douze travailleurs et dirigeants syndicaux restent en prison, dont A. Soundhirarajan, secrétaire général de CITU dans l'État et E. Muthu Kumar, secrétaire de district de CITU, Kanchipuram, et président du FITS.

Le salaire mensuel des travailleurs et travailleuses de l'usine avec quatre années d'expérience est de 4.800 INR (106 USD). FITS revendique un salaire de base de 10.000 INR (221 USD), ainsi que des primes et l'assurance maladie.

En plus de la dernière série d'arrestations, l'entreprise a décidé par représailles de déduire huit journées de travail du salaire des grévistes, de suspendre 23 militants et dirigeants syndicaux et de ne pas négocier avec le syndicat au motif qu'elle a conclu un accord avec un autre syndicat, Foxconn India Thozhilalar Munnetra Sangam (FITMS).

Foxconn aurait conclu un accord salarial avec FITMS, 15 jours après la revendication salariale présentée par FITS. Le syndicat FITMS affirme représenter 696 adhérent(e)s et avoir conclu un accord avec Foxconn sur une hausse des salaires qui seront portés à 8.999 INR (177 USD).

Tout au long du conflit, FITS a demandé l'assistance du commissionnaire adjoint au Travail (DLC) pour trouver une solution aux problèmes, notamment en demandant au gouvernement à procéder à une élection pour savoir quel syndicat obtiendrait la majorité des voix dans l'usine. Malgré les conseils du DLC pour que l'entreprise engage une négociation et ne se livre pas à des représailles sur la main-d'œuvre, le gouvernement n'a pas réussi à prendre des mesures pour remédier à la situation. Au lieu de cela, la police a harcelé les travailleurs et travailleuses, procédé à des arrestations et placé les grévistes en garde à vue.

Pour envoyer une lettre de protestation par courrier électronique aux autorités indiennes, en faveur de ces travailleurs de Foxconn, aller sur la page de la campagne de LabourStart en cliquant sur:

http://www.labourstart.org/cgi-bin/solidarityforever/show_campaign.cgi?c=79

Pour faire parvenir votre protestation directement à Foxconn, veuillez envoyer une lettre par télécopie à Gou Tai-ming, Directeur général, Foxconn, Hon Hai Precision Industry Co., Ltd. à Taiwan: Télécopie: +886 2 2282 2825

La FIOM demande à Foxconn de:

  • procéder au retrait immédiat des accusations à l'origine de l'arrestation et de la détention des travailleurs et des dirigeants syndicaux de Foxconn,
  • rétablir dans leurs fonctions les travailleurs victimes de représailles avec un rappel du salaire, et
  • entamer des négociations de bonne foi avec le syndicat FITS pour résoudre ces questions et les problèmes rencontrés actuellement dans les conditions de travail et d'emploi à l'usine Foxconn située dans la zone économique spéciale Nokia, État de Tamil Nadu, Inde.

Environ 7.800 personnes travaillent à l'usine Foxconn en Inde. Sur ce nombre, 1.800 sont employées sur une base permanente et 6.000 sont des contractuels ou des stagiaires.

Pour prendre connaissance des évènements qui se sont produits récemment chez Foxconn en Inde, cliquer ici.