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Chine: Les entreprises étrangères doivent avoir des syndicats

26 septembre, 2008Le gouvernement chinois fixe au 30 septembre la date limite pour forcer les entreprises classées parmi les 500 qui réalisent le plus important chiffre d'affaires dans le monde par le magazine Fortune (Fortune 500) à autoriser la présence de syndicats contrôlés par l'État pour représenter leur personnel.

CHINE: Selon la centrale syndicale officielle du pays, la Fédération pan-chinoise des syndicats (ACFTU), le personnel des plus grosses entreprises étrangères qui possèdent des installations en Chine doit être syndiqué à partir du 30 septembre sous peine d'amendes.

L'ACFTU prévoit que d'ici la fin du mois, 80 pour cent des entreprises qui ont des installations en Chine et qui sont classées parmi les 500 plus grosses dans le monde auront des syndicats. La centrale syndicale qui possède 200 millions de membres a annoncé l'adoption en juin de la directive sur la syndicalisation. Actuellement, moins de la moitié des filiales chinoises des entreprises qui figurent dans le classement "Fortune 500" ont reconnu des syndicats, contre plus de 73 pour cent des entreprises étrangères en Chine. "Fortune 500" est publié chaque année par le magazine Fortune qui classe les 500 plus grosses entreprises américaines selon leur chiffre d'affaires brut.

IBM et Volvo ont annoncé récemment qu'elles permettraient à leurs salariés de se syndiquer dans leurs installations chinoises de fabrication industrielle. Les deux entreprises se sont jointes à d'autres multinationales comme Wal-Mart, Sony, Canon, FedEx, Intel et Toyota, dont beaucoup sont farouchement opposées aux syndicats et cherchent à contrecarrer la syndicalisation dans leurs installations situées dans d'autres parties du monde.

Certains voient cela comme une nouvelle étape positive du gouvernement pour améliorer les conditions de la main-d'œuvre. En janvier 2008, l'adoption d'une nouvelle loi sur le travail répond aux besoins des travailleurs/euses sous contrat à durée déterminée, limite le recours à une main-d'œuvre temporaire, et force les employeurs à mettre par écrit tous les contrats de travail. Les sceptiques sont toutefois préoccupés par le fait que si les salariés ont de plus en plus de droits sur le papier, la mise en application de ces droits et une véritable représentation des intérêts des salariés pourraient prendre encore des années.

Les syndicats qui ne sont pas affiliés à l'ACFTU sont illégaux, et les travailleurs qui ont tenté de créer des syndicats indépendants en ont souvent payé très cher le prix, en encourant des peines de deux à trois ans d'internement dans un camp de travail forcé ou de lourdes peines de prison pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement à vie.

Alors que les gains réels de la main-d'œuvre restent encore à voir, une chose est claire -- d'ici à 2009, le mouvement syndical se sera développé énormément en Chine.