22 juillet, 2010Les syndicalistes de quatre pays participant à un séminaire organisé par la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie ont adopté trois règles d'or pour assurer dans l'avenir une viabilité syndicale dans la région Asie du Sud-Est.
THAÏLANDE: Des responsables syndicaux de quatre pays se sont réunis du 13 au 15 juillet pour examiner un plan stratégique de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie pour l'Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Viêt-nam. Les participant(e)s à la réunion ont adopté un plan stratégique de renforcement du mouvement syndical dans ces quatre pays d'importance vitale, et l'établissement de la solidarité aux niveaux local, régional et mondial. Le plan repose sur trois règles d'or:
1. Pas de concurrence entre les affiliés (respect)
2. Le long terme doit renforcer la FIOM
3. Développement d'une coopération et d'une solidarité entre les affiliés aux niveaux mondial/régional/local
Le séminaire a débuté par une évaluation du travail réalisé par la FIOM depuis son Congrès à Vienne en 2005. L'évaluation montre que la FIOM a intensifié ses activités de création de syndicats et de syndicalisation dans la région. Pourtant, dans la plupart de ces pays, malgré la syndicalisation de nouveaux membres, cela ne s'est pas encore traduit par une croissance des effectifs affiliés à la FIOM. En fait, dans la majorité des cas, le niveau d'affiliation a même baissé. Toutefois, les participant(e)s ont estimé que le Programme d'action de la FIOM a été largement intégré aux décisions prises au niveau national par la majorité des syndicats de ces quatre pays.
Un exemple concret des activités de la FIOM dans le domaine de l'égalité des droits inscrit dans le Programme d'action, nous est fourni par Darmawati Anwar du syndicat FSPMI Indonésie, qui affirme que "la FIOM a joué un grand rôle et que les travailleuses du FSPMI ont davantage de poids dans les négociations. Les femmes constituent maintenant 30 pour cent des fonctionnaires et responsables à tous les niveaux du syndicat selon sa constitution".
Les participant(e)s ont également échangé des informations sur les stratégies de syndicalisation et examiné la façon d'aborder cette question dans l'avenir. Bien que chaque pays ait une culture différente et chaque syndicat une histoire différente, certaines synergies se font jour dans les quatre pays. Un exemple nous est donné par la faiblesse des salaires des travailleurs et des travailleuses dans les quatre pays, ce qui oblige les syndicats à fixer des cotisations d'un très faible niveau. Charlee Loysong de TEAM en Thaïlande a confirmé cela en disant que "les cotisations syndicales versées à TEAM sont basées sur un pourcentage du salaire". Le salaire minimum en Thaïlande est de 206 bahts par jour ou 7,60 CHF. La réunion a pris connaissance du fait que l'engagement et le rôle des syndicats d'entreprise ont également un impact sur la collecte des cotisations et la capacité de renforcer les structures nationales.
Les membres du comité exécutif de la FIOM représentant la région (Australie, Indonésie et Japon) ont donné un aperçu des différentes méthodes et structures de développement de leurs propres syndicats. En outre, Terry Pye du syndicat Unite the Union au Royaume-Uni a expliqué le processus de formation de Unite par la fusion de nombreux syndicats pour en faire l'organisation syndicale la plus forte d'Europe, malgré de nombreuses différences culturelles. Après les exposés, une discussion a eu lieu sur le développement de structures syndicales viables. Les résultats contenus dans le plan stratégique montrent que les quatre pays ont besoin de développer une méthode plus sophistiquée pour mesurer et quantifier la viabilité de leurs structures.
À l'issue du séminaire et après l'adoption du plan stratégique, Arunasalam, le représentant de la FIOM pour la région a déclaré que "ce séminaire représente le début d'un voyage vers une nouvelle ère portant sur un renforcement de la confiance dans la région et sur un puissant facteur de motivation pour entreprendre une action visant à obtenir une présence syndicale plus forte dans ces pays d'une importance vitale". Il a également ajouté "qu'une nouvelle approche nous permettra de renforcer nos compétences pour la création de puissants syndicats indépendants".
Pour recevoir le texte des différents exposés sur la syndicalisation, en faire la demande par courriel à Amandine Iwachow.