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Le Panel des Syndicats de la COP-17 met l’accent sur l’industrie durable dans le débat sur le change

19 décembre, 2011

Le 30 novembre, l’ICEM, la Fédération internationale des Métallurgistes et la Fédération internationale des Travailleurs du Textile, de l'Habillement et du Cuir (FITTHC) ont collaboré dans le cadre d’une rencontre intitulée « Réduire les émissions - Transformer les emplois ». C’était l’élément clé des rencontres organisées à Durban sous la bannière Monde du Travail et coordonnées par la CSI (Confédération syndicale internationale) en marge de la COP-17, la 17ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Il est devenu de tradition pour les syndicats de tenir des rencontres parallèles sous la bannière Monde du Travail lors des conférences COP depuis la COP-15 de Copenhague en 2009.

Les trois Fédérations syndicales internationales, s’exprimant au nom des travailleurs des industries extractives, de procédés et autres, ont tenu cette rencontre pour débattre de fondements durables pour une Juste Transition et pour développer une stratégie industrielle commune pour l’avenir des travailleurs de l’industrie.

Les panelistes étaient : Philemon Shiburi, Trésorier national de la NUMSA (Syndicat des Métallurgiestes), Afrique du Sud; Arvind Shrouti, Analyste, Option Positive, Inde; Anne Panneels, Conseillère principale sur le Développement durable, Confédération européenne des Syndicat (CES); Bob Baugh, Directeur exécutif, Conseil des Syndicats d’Industrie de l’AFL-CIO, Etats-Unis et David Macatha, Trésorier national de la NUM (Syndicat des Mineurs), Afrique du Sud.

Anne Paneels

Il a été demandé à tous les panelistes de se pencher sur les points suivants au départ de leur perspective régionale et sectorielle particulière :

Le cadre de l'après-Kyoto : une deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto pourrait-elle constituer une solution pour éviter une lacune dans les engagements de réduction des émissions, et pour remettre en place le cadre juridiquement contraignant applicable à tous les pays dans le futur processus des négociations?

La création d'une Fondation chargée du financement des questions climatiques : comment le financement pourrait-il être conçu/réalisé pour obtenir des emplois durables et une juste transition ? Quels sont les composants d'un système solide de financement, qui pourrait être sous forme de contribution obligatoire des gouvernements, d'une taxe sur les transactions financières, d'un prélèvement sur le prix des transports maritimes et aériens, ou d'un autre système?

Une juste transition : quelle est la forme de programme nécessaire aux travailleurs de l'industrie qui sont les plus durement touchés par la question du changement climatique? Comment les travailleurs et travailleuses pourront-ils/elles bénéficier, aujourd'hui et demain, de la transformation vers une économie viable? Quel est le soutien qui sera nécessaire?

L'élaboration d'une stratégie industrielle : une stratégie industrielle destinée à obtenir une production durable, la transformation et l'amélioration des emplois actuels, et la création d'emplois nouveaux répondant mieux aux critères de l'environnement, est nécessaire à tous les niveaux : local, national, régional et international. Comment les pays développés et en développement pourront-ils s'engager à harmoniser/développer leurs politiques industrielles respectives.

Le rôle du syndicat dans l'avenir : comment les syndicats devraient-ils participer à la transformation de l'industrie et à la création de nouveaux emplois répondant mieux aux critères de l'environnement, appliqués avec une participation totale?

Chaque panéliste a fait une présentation donnant matière à réflexion. Philemon Shiburi a souligné l’importance d’une deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto pour les Africains. Les transferts financiers et technologiques sont essentiels. Les emplois existants doivent être protégés en même temps que de nouveaux sont créés à mesure que les énergies renouvelables se développent.

Arvind Shrouti a identifié les inégalités comme des barrières à la durabilité et appelé au renforcement de la démocratie industrielle avec participation des travailleurs aux processus de décision. Anne Panneels a évoqué les efforts faits en Europe pour mettre au point une stratégie industrielle au travers du dialogue social qui favorise des emplois décents et répondant mieux aux critères de l'environnement dans le cadre d’une Juste Transition.

Bob Baugh a montré qu’aux Etats-Unis, nombre de syndicats sont engagés en faveur d’une politique industrielle qui englobe le concept de la création et la transformation d’emplois répondant mieux aux critères de l'environnement par le biais de la technologie, de la formation et de l’éducation. David Macatha a indiqué que rien ne pourrait se faire sans que les travailleurs ne fassent l’effort d’exiger le changement, des emplois décents et un renouveau démocratique.

Les présentations ont démontré que les travailleurs du monde entier partagent une vision des stratégies industrielles et sociales qui mettent en avant la transformation des emplois existants vers un modèle plus durable ainsi que la création d’emplois nouveaux, durables qui répondent aux critères du « travail décent » de l’OIT. La voie vers un avenir durable pour les travailleurs d’aujourd’hui et de demain c’est un investissement déterminé dans l’innovation technologique et la Juste Transition.