Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

La Conférence du caoutchouc de l'ICEM centrée sur les problèmes et les opportunités de la crise

18 mai, 2009

L'impact de la récession mondiale sur l'industrie du caoutchouc, la négociation collective, les relations de travail, la santé et la sécurité, la solidarité mondiale et le plan d'action qui devrait s'attaquer à ces problèmes étaient les grands thèmes discutés aux États-Unis lors de la Conférence mondiale de l'ICEM pour les industries du caoutchouc qui s'est tenue à Nashville, dans le Tennessee, les 12 et 13 mai.

Cette conférence, qui se tenait sous les auspices du syndicat américain United Steelworkers (USW), a rassemblé près de 90 syndicalistes du monde entier. Il y en aurait eu plus encore sans l'épidémie de grippe porcine et des problèmes de visa à l'entrée dans le pays.

Stan Johnson de l'USW

C'est le Secrétaire-Trésorier de l'USW, Stan Johnson, qui dirige le Département du caoutchouc du syndicat, qui a ouvert la conférence. Depuis 22 ans dans l'industrie du pneu, Stan avait mené avec succès une grève en qualité de président d'une section locale contre le fabricant italien Pirelli à Nashville dans les années 1990. Il a été élu à l'unanimité des participants en tant que Président de la Division de l'industrie du caoutchouc de l'ICEM.

Stan Johnson a dressé le tableau de la crise économique actuelle : la mise à l'arrêt de l'industrie automobile, l'effondrement du marché du pneu et les usines qui fonctionnent au ralenti. "L'occasion, pour nous, de nous assurer que le travail et la valeur des travailleurs soit à nouveau reconnus", a-t-il déclaré. "Nous devons tous, individuellement et ensemble, redresser la tête et changer notre avenir."

Le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, a fait remarquer que des politiques dévoyées ont permis le comportement irresponsable des entreprises. Pour lui, la cupidité des entreprises est derrière le "capitalisme de casino", et les solutions nationales ne suffiront pas seules à surmonter la crise. Il faut une riposte mondiale dans laquelle les syndicats jouent un rôle véritable.

L'auteur, Lynne Baker (à gauche), interviewe Austin Natee et Edwin Cisco du Forestry, Logging, and Industrial Workers’ Union of Liberia (FLIWUL) . À droite, Marilyn Brown, de l'USW
Photo : Kenny Carlisle du Département de la communication de l'USW

"La reprise exclut le statu quo", a déclaré Manfred Warda. "Il faut créer une économie durable. Il faut absolument construire l'unité syndicale pour combattre les excès d'une mondialisation incontrôlée."

Il a également présenté une résolution sur l'Employee Free Choice Act (EFCA), un projet de loi important, qu'examine actuellement le gouvernement américain et censée mettre fin aux avantages injustifiables dont se servent régulièrement les employeurs pour empêcher les travailleurs de s'organiser.

Mais le thème central de la conférence était la crise économique mondiale. Les orateurs ont résumé les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs du caoutchouc et les opportunités d'un changement dans un sens positif. Tout le monde connaît bien les problèmes cités : les licenciements, les baisses de salaires et diminutions des heures de travail, l'externalisation vers les pays à bas coûts, les départs sans indemnités, le gel des salaires, le recours à la main-d’œuvre contractuelle et intérimaire, les fermetures d'usines, le déclin de la production et le manque d'investissements, autant de problèmes générateurs de stress dans les familles et les communautés.

Fabio Lins, de la CNQ/CUT (Brésil)

Les intervenants ont expliqué comment certains employeurs se servent de la crise économique pour se soustraire à leurs engagements envers les travailleurs et mettre en place de nouvelles structures de travail, notamment par le recours à des travailleurs contractuels non statutaires et pour de courtes durées.

"Les syndicats doivent être à l'avant-garde de l'instauration d'un nouveau modèle qui garantisse la mondialisation des droits, un agenda pour réduire la pauvreté et une meilleure réglementation du secteur financier", a déclaré Fabio Lins, du syndicat brésilien CNQ/CUT.

Participants à la Conférence du caoutchouc de l'ICEM

Peter Bakvis, Directeur du bureau de Washington de la Confédération syndicale internationale et des Global Unions, a présenté la stratégie en cinq points conçue par l'ICEM et d'autres Fédérations syndicales internationales pour lutter contre la crise économique et bâtir une économie mondiale plus juste et durable.

Cette stratégie donne la priorité à la création d'emplois par l'investissement public, avec des politiques actives du marché du travail et une protection des plus vulnérables, la nationalisation des banques insolvables et de nouveaux rôles et mécanismes de contrôle pour la finance mondiale, l'élargissement de la couverture de la négociation collective et le renforcement des organes de détermination des salaires, la négociation d'un accord international ambitieux sur le changement climatique et une réforme de la gouvernance des institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce.

Kemal Özkan
Photo : Kenny Carlisle du Département de la communication de l'USW

À la clôture de la conférence, le 13 mai, le Responsable de la Division de la pâte et du papier de l'ICEM, Kemal Özkan, a présenté un plan d'action de l'ICEM incluant une campagne pour les droits syndicaux fondamentaux et pour l'organisation syndicale, l'offre immédiate d'une action de solidarité pendant des conflits, assurer une solidarité active et efficace lors de la négociation collective, réclamer un travail décent dans l'industrie du caoutchouc, c’est-à-dire faire campagne pour des normes sectorielles s'agissant du recours au travail contractuel et intérimaire, des initiatives en matière d'égalité salariale et l'utilisation des Accords-cadres mondiaux pour aborder ces problèmes.

Par ailleurs, cette action consiste aussi à améliorer, renforcer et créer de nouveaux réseaux de travailleurs, à créer un échelon mondial dans les relations professionnelles en utilisant les instruments existants, à instaurer des normes d'industrie et d'entreprises pour la santé, la sécurité et des emplois durables, s'efforcer d'améliorer la coopération entre les Fédérations syndicales internationales des sous-traitants de l'industrie automobile tout au long de la chaîne de production et proposer une action de solidarité ponctuelle aux syndicats américains pour l'adoption de l'EFCA, aux travailleurs du pneu de Hankook et Bridgestone en Hongrie, aux travailleurs français de Continental AG et aux mineurs mexicains.

Pour le texte intégral du plan d'action ainsi que les exposés des orateurs, voir içi en anglais.

Avec tous nos remerciements à l'auteur, Lynne Baker, du Département de la communication de l'USW.