12 juin, 2013La présidente du Zewu, Angeline Chitambo, comparaîtra jeudi devant le tribunal du travail dans le cadre du combat livré actuellement pour contester son licenciement injustifié par l’entreprise d’intérêt public Zesa il y a près d’une année.
L’année dernière en juillet, 135 travailleurs et travailleuses avaient été mis à pied sans salaire et sans prestations sous l’accusation de menace de grève, quand l’entreprise semi-publique d’électricité du Zimbabwe (Zesa) avait déclaré être dans l’impossibilité d’accorder au personnel l’augmentation salariale prévue par la convention collective signée en janvier 2012.
Après une longue bataille dans laquelle Zesa a tenté d’utiliser les mises à pied pour faire pression et obtenir que le syndicat des travailleurs de l’énergie du Zimbabwe (Zewu) abandonne la convention collective, tous les membres du personnel à l’exception de trois d’entre eux ont été réintégrés en novembre dernier.
Zesa a sanctionné les trois travailleurs restants en raison du fait qu’ils étaient des dirigeants syndicaux. Zesa a empêché Dickson Nyika, un secrétaire de branche du Zewu, de faire appel. Le syndicat a obtenu une procédure d’arbitrage externe pour Dennis Mukote, membre de l’exécutif national du Zewu, dont la décision est en attente.
Angeline Chitambo, présidente du Zewu et membre du comité exécutif de IndustriALL, conteste son licenciement au tribunal du travail. Chitambo a été mise à pied lors d’une audience tenue en son absence sur des allégations de divulgation d’une information confidentielle à une conférence de presse portant atteinte à l’image de l’entreprise.
La situation des travailleurs et travailleuses ne s’est pas améliorée du fait que Zesa n’a pas appliqué la convention collective, malgré une décision d’arbitrage lui ordonnant de respecter l’accord. Les travailleurs et travailleuses n’ont pas encore reçu l’augmentation salariale permettant aux plus bas salaires d’obtenir une hausse de 190 à 275 USD en 2012.
“Nous devons poursuivre la mobilisation pour cette campagne car les travailleurs et travailleuses n’ont encore rien reçu malgré les décisions d’arbitrage et de justice”, a déclaré Mbonisi Sibanda, secrétaire général par intérim du Zewu. “C’est grave et cela dépasse même notre problème avec Zesa en montrant que l’état de droit n’existe pas au Zimbabwe. Aujourd’hui, c’est contre des travailleurs et travailleuses, mais demain ce sera contre quelqu’un d’autre, ce qui sape la confiance pourtant nécessaire des investisseurs au Zimbabwe.”
Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina a lancé un appel au Premier ministre du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai pour lui demander d’intervenir de toute urgence pour forcer ZESA à réintégrer immédiatement Chitambo. Raina a également demandé au Premier ministre de donner l’ordre à ZESA d’appliquer la convention collective, de reprendre le dialogue avec le syndicat et de mettre fin aux représailles contre la direction syndicale.
“Nous continuerons de soutenir le ZEWU et Angeline Chitambo jusqu’à ce que cette question soit réglée avec succès, et nous ferons tout pour contribuer au rétablissement de l’harmonie et de l’équité,” a déclaré Raina.