16 mai, 2019Mopani Copper Mines, une filiale de Glencore, a annoncé la fermeture de deux puits et le licenciement de 600 travailleurs permanents ainsi que de 1 500 travailleurs employés par l’entremise de compagnies contractuelles, attisant la colère des syndicats zambiens.
Bien que Mopani ait prétexté du vieillissement des puits et du coût élevé de leur entretien, les syndicats ont indiqué que les compagnies minières ne se souciaient pas de la sécurité de l’emploi. L’actuel dialogue mondial entre IndustriALL Global Union et la compagnie Glencore, cotée à la Bourse de Londres, vise à améliorer les relations du travail; et les fermetures des mines constituent un test de l’engagement de Glencore. IndustriALL a appris la nouvelle avec inquiétude et attend que l’engagement de Glencore avec les syndicats soit transparent, notamment pour atténuer l’impact des fermetures sur les mineurs et les communautés.
Concernant Konkola Copper Mines (KCM), une filiale de la compagnie Vedanta Resources, également cotée à la Bourse de Londres, les syndicats affirment que l’entreprise aurait meilleur temps de reprendre ses activités plutôt que de mettre en veilleuse des puits. Les opérations minières dans les puits souterrains ou à ciel ouvert à Nchanga ont été arrêtées en janvier, entraînant le licenciement de 905 travailleurs. Le secteur minier emploie plus de 65 000 travailleurs, dont 30 000 directement. Les 35 000 autres travailleurs sont embauchés dans des conditions de travail précaires sur des contrats de courte durée, assortis de bas salaires et de faibles avantages, par l’intermédiaire de sous-traitants qui agissent dans un irrespect insupportable des normes de santé et de sécurité entraînant des décès et des blessures.
Lors d’une conférence de presse tenue le 10 mai en présence de deux autres syndicats Zambiens, NUMAW et UMUZ, Joseph Chewe, président du syndicat des mineurs de Zambie, affilié à IndustriALL, a observé:
« Mopani Copper Mines devrait s’assurer que les travailleurs concernés soient affectés à d’autres opérations. Il est triste de constater qu’il est aujourd’hui risqué de travailler pour Mopani en raison de l’incertitude et de l’insécurité de l’emploi. L’allégation selon laquelle la mine investit dans l’avenir est creuse puisqu’elle le fait aux dépens des travailleurs. Les travailleurs sont systématiquement visés par la direction dans les mesures de réduction des coûts dès qu’un problème survient. Les syndicats demandent à faire partie de l’équipe technique qui inspectera les puits afin de protéger les intérêts des travailleurs ».
Glen Mpufane, directeur d’IndustriALL pour le secteur de l’extraction minière, a déclaré que les compagnies multinationales devraient appliquer des pratiques équitables en matière de travail:
« Le temps est révolu où les compagnies se débarrassent des mineurs ayant travaillé d’arrache-pied pendant de nombreuses années, en creusant des gisements de minéraux précieux, et les renvoient chez eux avec un salaire de misère, alors qu’elles réalisent des bénéfices. Les compagnies minières doivent agir de manière responsable en affectant les travailleurs à d’autres puits ou en leur payant des indemnités de licenciement équitables. Les travailleurs ne doivent pas se retrouver sans rien, dans la pauvreté, comme cela s’est produit dans le passé ».