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Visite de solidarité aux chantiers navals d’Alang

11 novembre, 2022Une délégation mondiale de syndicats de la construction navale et la démolition des navires a visité les chantiers d’Alang dans le Gujarat, en Inde, ainsi que les industries en aval de l’écosystème du recyclage des navires, dans le cadre de la campagne d’IndustriALL visant à assainir le secteur du démantèlement des navires.

Cette visite de solidarité, effectuée par des syndicalistes d’Inde, du Bangladesh, de Singapour, du Japon, de France, des Pays-Bas et du siège central d’IndustriALL à Genève, faisait partie d’une série d’activités organisées par le groupe d’action sur la construction navale et le démantèlement des navires. Les rencontres comprenaient un atelier sur la Convention de Hong Kong le 6 novembre, une réunion du groupe d’action le 7 novembre et la visite de solidarité et une formation à la sécurité dispensée par le syndicat néerlandais FNV les 9 et 10 novembre.

Considéré comme le métier le plus dangereux au monde, le démantèlement des navires a levé un lourd tribut en vies humaines sur les chantiers navals de l’Inde, du Bangladesh et du Pakistan. Toutefois, les chantiers navals indiens se sont considérablement améliorés depuis que le syndicat local ASSRGWA s’est structuré et que le pays a ratifié la Convention de Hong Kong sur le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires en 2019.

Bien que des problèmes subsistent sur le lieu de travail, notamment les bas salaires, les longs temps de travail et les statuts précaires, la situation s’est nettement améliorée. Les délégués ont visité deux chantiers de démantèlement de navires où les travailleurs ont le droit d’arrêter des tâches qu’ils estiment dangereux. Les travailleurs disposent d’équipements de protection et de plans de travail sûrs.

La délégation a assisté à une manifestation du syndicat à travers Alang ainsi qu’à un rassemblement dans les locaux de l’ASSRGWA, qui ont été construits grâce au financement de l’affilié japonais JBU. Les coprésidents du groupe d’action, Eileen Yeo et Kenichi Kanda, le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kan Matsuzaki, et le Directeur de la section, Walton Pantland, ont pris la parole lors du rassemblement.

 

Kenichi Kanda a donné à son auditoire le salut japonais des membres du syndicat de la JBU “Goanzenni!”, ce qui signifie “soyez prudents !”

Kan Matsuzaki a déclaré :

“Nous avons vu combien nous pouvions bénéficier de la syndicalisation. Notre défi est maintenant de syndiquer encore davantage de travailleurs, afin de pouvoir changer l’équilibre des forces dans le secteur. Nous devons syndiquer le Bangladesh et le Pakistan et mettre ces pays sur la voie de la durabilité, comme l’Inde.”

La délégation a visité plusieurs sites d’activité en aval. Devant les portes des chantiers navals, des hommes travaillaient dans un atelier de fortune, découpant à la main des plaques d’acier pour en faire des disques qui seront utilisés pour fabriquer des charrues et d’autres outils agricoles.

Cinquante kilomètres plus loin, à Bhavnagar, les délégués ont rendu visite à des femmes syndiquées par la SEWA qui traitent des déchets électroniques et recyclent de vieilles cordes d’amarrage en nattes tissées pour créer des chaises, des lits et d’autres meubles.

 

Lors de la réunion du groupe d’action, les délégués ont discuté de la situation dans l’industrie du démantèlement des navires, ainsi que des tendances dans la construction navale. L’objectif de l’Organisation maritime internationale (OMI) de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport maritime conduit à des changements dans la conception des navires, ainsi qu’à l’expérimentation de carburants et de modes de propulsion alternatifs. La réunion s’est déroulée dans un format hybride, avec des participants y assistant en ligne au départ de l’Australie, d’Europe et d’Amérique latine.

Le 6 novembre, les parties prenantes de l’industrie indienne du démantèlement des navires se sont réunies pour discuter des progrès réalisés en vue de la ratification et de l’entrée en vigueur de la Convention de Hong Kong. Les employeurs étaient représentés par l’Association de l’industrie du recyclage des navires et les acheteurs au comptant, qui jouent un rôle important d’intermédiaire entre les armateurs et les chantiers navals, étaient représentés par GMS. Un représentant du Conseil maritime du Gujarat était également présent.

La réunion a été ouverte par le Secrétaire général du syndicat Hind Mazdoor Sabha, Harbhajan Singh Sidhu, et par Kan Matsuzaki, qui a expliqué que 2023 était une année cruciale pour la ratification de la Convention et que si le Bangladesh ne la ratifie pas d’ici là, l’élan sera perdu. Il a fait remarquer que le Pakistan s’était récemment engagé à ratifier la Convention.

Depuis que l’Inde a ratifié la Convention, près de 80 % des chantiers ont été mis en conformité avec les normes. Les syndicats estiment que l’Inde est à mi-chemin du processus : d’énormes améliorations ont été apportées, mais il reste encore beaucoup à faire. Les syndicats ont identifié la priorité immédiate comme étant l’établissement d’un comité de sécurité conjoint à l’échelle du secteur.

Kan Matsuzaki a proposé la mise en place à Alang d’un comité tripartite des normes, chargé de convenir de normes communes en matière de salaires, de sécurité, d’hébergement des travailleurs, de transport, de formation, de gestion de l’aval et d’autres domaines intéressant toutes les parties prenantes.