4 août, 2022Le fabricant de vêtements Zheng Yong Swaziland a licencié 20 travailleurs pour avoir fait grève pour réclamer un salaire minimum vital, des licenciements que contestent les Syndicats fusionnés du Swaziland (ATUSWA).
Cette grève de cinq jours, qui a eu lieu du 5 au 9 mai, avait pour principale revendication une hausse du salaire horaire d'au moins 15 E, ou un salaire mensuel de 2.983 E (179 $). Or, les employeurs ont accordé à peine 7,25 pour cent de hausse, soit 12 E de l'heure.
Pour le syndicat, plutôt que d'amorcer le dialogue sur les revendications des travailleurs, les employeurs se sont ligués avec le gouvernement et ont recouru à des briseurs de grève et fait usage de violence contre les travailleurs, notamment en utilisant des gaz lacrymogènes dans leurs domiciles et par des menaces de brutalités. D'après l'édition 2022 de l'Indice CSI des droits dans le monde, l'Eswatini figure parmi les "10 pays les pires pour les travailleurs."
En outre, depuis plus de trois mois, le fabricant de vêtements ne restitue plus les cotisations syndicales qu'il prélève sur les salaires de 1.247 travailleurs. En ne reversant pas les cotisations, comme le prévoit la loi, Zheng Yong, qui emploie près de 4.000 personnes, viole la législation du travail, comme l'affirme l'ATUSWA, qui est affilié à IndustriALL. Pour le syndicat, le fait de garder cet argent est une menée antisyndicale qui enfreint l'article 43 de la Loi sur les relations de travail qui dispose que l'employeur "doit verser promptement" les cotisations syndicales après les avoir prélevées. L'ASTUWA estime que les actions de l'employeur peuvent être assimilées à des représailles contre des travailleurs qui ont fait grève, ce qui est interdit par la loi.
Pour s'opposer à ces manœuvres, l'ATUSWA assigne Zheng Yong devant la juridiction du travail en contestant les licenciements et pour violation du droit des travailleurs à la liberté d'association. En outre, le syndicat affirme que l'employeur doit respecter les droits syndicaux.
Le secrétaire général de l'ATUSWA, Wander Mkhonza, a déclaré :
"Zheng Yong doit, comme d'autres employeurs, améliorer les conditions de travail dans le secteur du vêtement et du textile et ne pas toujours recourir aux menaces et à l'action judiciaire. Lorsqu'il y a conflit, les employeurs doivent discuter avec le syndicat plutôt que de prendre des mesures drastiques, comme le licenciement de travailleurs qui ont fait grève pour obtenir un salaire minimum vital."
"Adopter une posture antisyndicale nuit à la paix sociale entre l'ATUSWA et Zheng Yong. L'employeur doit payer le minimum vital, d'autant plus après les récentes hausses du coût de la vie. Nous recommandons des démarches qui favorisent le dialogue social et la médiation et l'arbitrage pour régler les litiges,"
a dit la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin.