24 septembre, 2014L’affilié turc d’IndustriALL Global Union Petrol-Is poursuit sa campagne contre la croisade anti-syndicale échevelée que lui mène l’entreprise pharmaceutique Deva Holding. Le nombre de salariés licenciés est de 24, mis dehors pour s’être simplement inscrit au syndicat.
Deva Holding est une entreprise pharmaceutique basée en Turquie, mais EastPharma Ltd., fondée en 2006 et enregistrée aux Bermudes, est le holding qui détient indirectement Deva. La firme d’investissements GEM (Global Equities Management) détient environ 65% de EastPharma, alors qu’environ 15% des parts sont cotées en bourse, tout comme 15% de sa filiale Deva Holdings.
Une structure d’actionnariat aussi compliquée a eu des répercussions négatives sur les relations sociales. En réalité, il y a quatre ans, la direction de l’entreprise a eu recours à différentes tactiques pour démolir une présence syndicale vieille de 40 ans assortie de relations sociales structurées et d’un dialogue social empreint de maturité avec Petrol-Is dans les usines de Deva Holding situées dans les provinces de Tekirdağ, Kocaeli et Istanbul.
Durant cette période, la direction de Deva avait annoncé qu’il n’y aurait plus de convention collective, en arguant du prétexte de coûts de production élevés et des politiques du gouvernement affectant l’industrie pharmaceutique. Elle avait exercé une pression sur les travailleurs pour qu’ils signent des contrats de travail individualisés en dehors de toute convention collective et ensuite mis à pied 70 salariés qui avaient refusé de signer ces contrats. Les tribunaux du travail locaux ont statué que les travailleurs avaient été licenciés abusivement et que tous devaient être réintégrés. Cependant, pas un des travailleurs éconduits n’a pu reprendre son poste.
Au fil des années, les conditions de travail des salariés de Deva se sont détériorées, avec de bas salaires, des prestations sociales insuffisantes, des menaces constantes de licenciement, du harcèlement moral ainsi que des conditions de travail dangereuses et malsaines. En juin de cette année, une majorité écrasante de salariés de Deva a entrepris de rejoindre à nouveau Petrol-Is. Cependant, la réplique de Deva Holding a de nouveau été brutale et à coup de licenciements. Les 24 travailleurs licenciés l’ont été simplement pour avoir exercé leur droit fondamental et légitime à la liberté syndicale, telle que garantie par les Conventions de l’OIT ainsi que par la Constitution de Turquie et la législation syndicale turque.
“Nous avons perdu patience. N’oubliez pas que nous sommes une force qui regroupe 50 millions de personnes,” a martelé Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union, à l’occasion d’une récente manifestation tenue devant les locaux de Deva Holding à Istanbul. “Deva ne peut pas nous empêcher de défendre nos droits. Ils signeront une convention collective ou nous les défierons partout où ils seront”.
EastPharma prétend vouloir être le lieu où l’orient rencontre l’occident. L’entreprise a également l’intention d’ouvrir davantage d’usines et d’obtenir des certifications de la part de la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et de l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour ses usines de production.
Plus tôt dans l’année, IndustriALL Global Union avait approché le PDG de Deva Holdings pour prier instamment l’entreprise de réintégrer les huit syndiqués licenciés, lever la pression mise sur les adhérents et renouer un dialogue constructif avec Petrol-Is, puisque les travailleurs ont légitimement et légalement le droit de choisir librement leur syndicat. Davantage d’informations.
Comme l’entreprise continue à faire la sourde oreille, allant même à l’escalade dans sa croisade anti-syndicale, IndustriALL Global Union a décidé de lancer une campagne électronique en collaboration avec Labourstart en faveur de la réintégration des travailleurs licenciés et pour la reconnaissance de Petrol-Is. Rejoignez-la !