4 septembre, 2019Les travailleurs et travailleuses de Harland and Wolff occupent le chantier naval de Belfast depuis cinq semaines, pour appeler à son sauvetage.
Harland and Wolff, le chantier naval qui a construit le Titanic, est passé sous administration judiciaire le 6 août, faisant planer la perte potentielle de 120 emplois dès lors que la maison mère en difficulté, Norwegian Dolphin Drilling, n’était pas parvenue à trouver un repreneur.
Les travailleurs et travailleuses occupent le chantier depuis le 30 juillet, pour tenter d’empêcher spéculateurs et dépeceurs d’entreprises de s’en emparer. Les travailleurs et travailleuses ont bloqué l’accès des administrateurs au site. Le délégué syndical Joe Passmore explique :
“Nous n’allions pas accepter que des gens qui n’ont pas à cœur nos intérêts prennent la main sur le chantier, nous faisons tourner cette boîte et c’est nous qui décidons qui y vient et qui n’y vient pas.”
Les syndicats qui représentent les travailleurs et travailleuses du site, les affiliés d’IndustriALL Global Union GMB et Unite, appellent le gouvernement britannique à nationaliser ou à élaborer un plan de sauvetage, ajoutant que les travailleurs et travailleuses ont montré bien plus d’engagement envers le chantier que ne l’a fait le gouvernement.
Le refus du gouvernement d’intervenir offre un contraste frappant avec le précédent créé par le gouvernement écossais qui a nationalisé le chantier naval Ferguson à Port Glasgow en août. Des travailleurs de Ferguson Marine ont rendu une visite sur le chantier naval pour marquer leur soutien.
Ceux qui font campagne soutiennent que ce chantier, qui produit du matériel pour le secteur du renouvelable, devrait être sauvé dans le cadre d’une nouvelle donne verte.
Les travailleurs et travailleuses ont un soutien croissant de la communauté locale et venant du monde entier. Un rassemblement s’est tenu au chantier le 23 août avec des prises de parole de dirigeants syndicaux venus de tout le pays.
La force du soutien apporté a attiré un certain nombre de propositions sérieuses de la part de repreneurs potentiels qui veulent le mettre au cœur de leurs préoccupations.
Susan Fitzgerald, de Unite, confie :
“Ceux qui font des offres et visitent le site et l’explorent ne proposent pas juste une rustine, mais promettent un brillant avenir avec un nombre croissant d’emplois à haute valeur ajoutée.”
“Il y a maintenant une concurrence entre repreneurs pour faire l’acquisition de ce chantier naval alors qu’il y a quelques semaines à peine, on avait prononcé sa mort.”
Kan Matsuzaki, Directeur de secteur d’IndustriALL, a déclaré :
“Le courage et la détermination de ces travailleurs et travailleuses est admirable et montre qu’il y a de la vie dans ce chantier et un soutien venu du monde entier. Nous allons continuer à les soutenir dans la défense de leurs moyens d’existence jusqu’à ce qu’un repreneur sérieux soit trouvé et l’avenir du chantier assuré.”
Entretemps, les syndicats ont négocié un licenciement temporaire qui va préserver leurs contrats et les termes de leurs emplois jusqu’à la réouverture du chantier.