31 octobre, 2012Dans l’édition 2013 de son rapport ‘Doing Business’ publié le 23 octobre, la Banque mondiale propage une fois de plus le mythe selon lequel un affaiblissement de la législation du travail permettrait de stimuler la création d’emplois. Cette affirmation est en contradiction avec les propres travaux de recherche de la Banque mondiale.
Les syndicats mondiaux, notamment IndustriALL, demandent depuis longtemps que la Banque mondiale supprime toutes les références au travail dans son rapport ‘Doing Business’. Auparavant, la Banque avait déjà donné l’ordre à son personnel de ne plus baser sa position et ses orientations, ainsi que ses conditions de prêt sur le rapport de triste notoriété ‘Indicateurs d’embauche des travailleurs’ qui attribuaient les meilleurs points à des pays où le marché du travail était le plus déréglementé, notamment pour le non respect systématique des droits des travailleurs et travailleuses comme en Biélorussie.
La dernière édition du rapport ‘Doing Business’ établit une fois de plus que les pays qui réduisent la période de préavis ou les indemnités de licenciement “tiennent compte de l’un des principaux facteurs qui dissuadent les employeurs de créer des emplois dans le secteur formel”. Mais dans un cas avéré et grave d’incohérence politique, le propre département de la Banque mondiale dans son rapport mondial sur le développement 2013, publié il y a seulement quelques semaines, montre que deux décennies de déréglementation du marché de l’emploi ont eu des effets insignifiants ou modestes. Et ce, après une évaluation en 2008 de ‘Doing Business’ par le propre groupe indépendant d’évaluation de la Banque qui concluait que l’affirmation selon laquelle une déréglementation du marché du travail créait des emplois ne reposait sur aucune base.
La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a demandé à la Banque mondiale d’élaborer une nouvelle méthode équilibrée concernant les questions relatives au marché du travail, qui s’inspirerait des recommandations du Rapport mondial sur le développement 2013, et de supprimer définitivement le thème du travail dans ‘Doing Business’.