11 juillet, 2022Malgré les tentatives d’IndustriALL, PT Tainan Enterprises Indonesia, qui produit des vêtements pour GAP, Ann Taylor et Macy, entre autres, refuse de réintégrer les dirigeants syndicaux licenciés l’année dernière après avoir formé une section syndicale.
Lorsque Garteks, affilié d’IndustriALL, a formé une section syndicale dans l’usine de l’entreprise située au nord de Jakarta en août de l’année dernière, son président Ahmad Faisal, son vice-président Tulam et son vice-secrétaire Hendra Radista ont été licenciés sous prétexte qu’ils refusaient d’être transférés dans une autre usine.
Ne tenant pas compte des efforts d’IndustriALL pour régler la situation, Tainan Enterprises Indonesia a au contraire pratiqué l’escalade dans son conflit avec le syndicat.
Soumis à une intense pression, le secrétaire du syndicat, Edison, a été contraint de démissionner de Garteks et de rejoindre un syndicat jaune. Le trésorier du syndicat, Ibran Susan, a été contraint de démissionner de son poste. Le secrétaire syndical adjoint Sriwahyuni a été transféré de Jakarta Nord et le simple adhérent Undi Cahyadi a été rétrogradé. En mai, l’entreprise a licencié le vice-secrétaire syndical Rahmawati.
Les pratiques antisyndicales vont loin. Au cours de ses contacts avec IndustriALL, Tainan Enterprises Indonesia a dissimulé la recommandation formulée par le ministère indonésien de la main-d’œuvre le 24 décembre 2021, en vertu de laquelle les trois dirigeants du syndicat Garteks devaient être réintégrés.
“Faisant preuve de bonne volonté, Ahmad Faisal, Tulam et Hendra Radista ont signé un accord à l’amiable avec la société en février, acceptant des indemnités de licenciement à condition que la société mette fin aux pratiques antisyndicales. Et pourtant, la direction a continué à persécuter les membres du syndicat. C’est contraire à l’éthique et cela doit cesser. Tous les syndicalistes doivent être réintégrés,”
déclare Trisnur Priyanto, Secrétaire général de Garteks.
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a pour sa part déclaré :
“Nous demandons instamment à l’entreprise de cesser de tromper les membres de Garteks et de violer la loi nationale en vigueur qui protège les travailleurs et travailleuses contre la discrimination antisyndicale. Tainan Enterprises Indonesia doit suivre la recommandation du ministère de la Main-d’œuvre et réintégrer tous les membres de Garteks avec leurs arriérés de salaire et les avantages liés à leur ancienneté.”
Illustration : vue en plongée d’une usine de confection en Indonésie, ©ILO