21 janvier, 2021Le Syndicat des mineurs de Namibie (MUN) conteste le licenciement abusif de neuf leaders syndicaux de la mine d’uranium de Rössing et demande leur réintégration. Le syndicat affirme qu’en plus d’accusations fallacieuses, la procédure n’a pas été respectée et les audiences disciplinaires qui ont eu lieu ont été une véritable pagaille.
Les neuf membres de l’ancien comité exécutif de la section syndicale de la mine sont accusés de négligence grave, de discréditer le propriétaire de la mine, la China National Nuclear Corporation (CNNC) Rössing Uranium, et de violer la confidentialité.
Ces accusations ont été portées après que les neuf ont refusé les propositions de CNNC visant à modifier la convention collective existante. Le syndicat affirme que les dirigeants licenciés ont également posé des “questions gênantes” sur la nomination irrégulière de certains cadres supérieurs de la mine. Ceux-ci, qui ont été recrutés en Chine, avaient des permis de travail pour une autre entreprise et non pour Rössing.
Selon le MUN, lorsque CNNC a acheté la mine d’uranium de Rössing à Rio Tinto en juillet 2019, des garanties ont été données quant au fait que les conditions de travail resteraient les mêmes et que les conventions collectives existantes seraient respectées.
Cependant, quelques mois plus tard, CNNC a voulu des modifications de la convention, notamment en ce qui concerne les congés, les soins médicaux, les salaires et les dispositions relatives aux licenciements. Après avoir fait face à la résistance du syndicat et avoir été informée de l’imminence d’une grève, l’entreprise a décidé de cibler la direction du syndicat.
“Ces bonnes relations sociales, établies depuis de nombreuses années avec Rio Tinto, ne sont pas seulement garanties dans le cadre de la vente des actifs aux propriétaires actuels, mais elles sont également garanties par la constitution namibienne. Malheureusement, ces violations reflètent un schéma inquiétant d’abus s’agissant des investissements chinois en Afrique et ne seront pas tolérées,”
a indiqué Glen Mpufane, Directeur de la section des mines d’IndustriALL.
L’affaire est maintenant du ressort du Commissaire au travail pour arbitrage et conciliation.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“CNCC a l’intention de s’en prendre au syndicat par l’intimidation et de tenter d’instiller la peur chez les travailleurs pour les empêcher d’adhérer au syndicat. Cette approche antisyndicale des relations de travail va à l’encontre des conventions collectives existantes et menace les relations cordiales qui existent avec les travailleurs.
Nous exhortons l’employeur à respecter les conventions collectives existantes et à ne pas interférer avec le droit des travailleurs à exiger de meilleures conditions de travail.
Rössing Uranium est une mine à ciel ouvert dont la durée de vie devrait s’étendre jusqu’en 2032.
Crédit photo : Conleth Brady / IAEA