28 septembre, 2023IndustriALL a tenu ses réunions mondiales pour les industries chimiques et pharmaceutiques en Turquie, à Istanbul, du 25 au 27 septembre. Cet événement a rassemblé 180 participants, issus de 46 syndicats et de 36 pays, pour débattre de questions pressantes dans ces secteurs en évolution rapide.
Des sujets clés ont été abordés : la promotion des femmes, de la diversité et de l’inclusion, la gestion des mécanismes de diligence raisonnable et les réponses des syndicats, l’examen des opportunités dans la chaîne d’approvisionnement des batteries, les efforts pour garantir la santé, la sécurité et la durabilité. Ces discussions ont fait écho à un engagement collectif en faveur de l’autonomisation des travailleurs et travailleuses et du renforcement de leurs droits.
L’hôte de cette conférence était l’affilié d’IndustriALL, Petrol-Is. Dans son discours d’ouverture, le Président Süleyman Akyüz a déclaré :
“Nous devons relever les défis des industries chimiques et pharmaceutiques. Je suis préoccupé par l’érosion des droits des travailleurs dans le monde entier et par l’investissement croissant dans la main-d’?uvre à bas coût. Je nous invite tous, en tant que syndicats, à nous mobiliser à l’échelle mondiale pour protéger ces droits fondamentaux”.
Un accent particulier a été mis sur l’égalité des sexes dans les secteurs chimique et pharmaceutique. Lucineide Varjão, de la CNQ-CUT, Brésil, a souligné l’importance d’intégrer l’égalité des sexes dans ces secteurs. Elle a rappelé les défis auxquels les femmes sont confrontées, notamment l’inégalité des salaires, la sous-représentation dans les rôles décisionnels et le poids du travail ménager non rémunéré. Les participants ont appelé à une action collective pour remédier à ces disparités et soutenir les groupes marginalisés, notamment les transgenres, les jeunes, les LGBTQI+ et les personnes racialisées.
Les débats sur le devoir de diligence ont mis en évidence l’importance de la législation régissant les violations des droits de l’homme et de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement. La Coprésidente du secteur, Sandra Bränzel, d’IGBCE (Allemagne), a parlé de l’attention qu’elle porte à ces évolutions. IGBCE a élaboré une norme pour les entreprises concernées par cette législation, en mettant l’accent sur les PME qui ne sont pas encore touchées par la nouvelle législation allemande. Son objectif est de fournir des conseils à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, en sachant que les violations des droits de l’homme peuvent se produire partout.
Alexander Bercht, IGBCE, a présenté quelques-uns des principaux défis de l’industrie chimique, notamment la réduction de la demande, la flambée des prix de l’énergie et la nécessité d’une transition vers les énergies propres. Il a souligné le rôle à jouer dans la syndicalisation active du secteur.
“Dans ce contexte mondial, nous veillerons à ce que nos membres ne subissent pas les conséquences négatives de la restructuration de la chaîne d’approvisionnement. La solidarité et la collaboration sont essentielles pour remodeler notre secteur. Utilisons tous les outils disponibles et restons unis !”
a déclaré M. Bercht.
Le secteur a introduit un nouvel élément à l’ordre du jour. IndustriALL a identifié la chaîne d’approvisionnement des batteries comme un élément clé, sur lequel le secteur pourrait avoir une influence. Pour l’instant, de nombreuses violations sont encore commises au sein de cette chaîne. L’objectif du débat était d’identifier les domaines dans lesquels les syndicats peuvent prendre position et s’attaquer de front aux problèmes.
“Il est essentiel de ne négliger aucune possibilité d’approfondir nos efforts. La chaîne d’approvisionnement des batteries offre une occasion unique d’échanger des informations et des points de vue précieux. Saisissons-la !”
a déclaré Tom Grinter, Directeur d’IndustriALL pour la section.
Tamás Székely, de la VDSZ (Hongrie), a parlé des efforts déployés par la Hongrie pour devenir une plaque tournante pour les véhicules électriques. La session a exploré les possibilités de remédier aux infractions dans la chaîne d’approvisionnement des batteries pour véhicules électriques.
Lors de la session sur la santé, la sécurité et la durabilité, les participants ont souligné l’importance de donner la priorité à la santé et à la sécurité sur le lieu de travail. La santé mentale et la décarbonisation ont également été des sujets de discussion importants. La session a également mis en évidence la nécessité d’adopter des mesures de santé et de sécurité tenant compte des spécificités des hommes et des femmes.
“Un sujet intéressant qui a émergé est la santé mentale des représentants syndicaux. La mise en place d’outils pour y remédier est devenue une entreprise de grande envergure pour les syndicats, entraînant des coûts, mais il est impératif de donner la priorité au bien-être de nos membres également,”
a déclaré Cliff Bowen, du syndicat Unite, du Royaume-Uni.
Les panélistes ont reconnu la nécessité de la décarbonisation, mais ont fait remarquer qu’il s’agit d’un débat difficile parce qu’il n’y a souvent pas de plan clair pour les travailleurs et travailleuses au niveau des initiatives de décarbonisation.
Des panélistes d’Indonésie, de France et du Maroc ont discuté des défis et des transformations du secteur pharmaceutique. Ils ont identifié le fait que l’industrie se concentre sur les produits, la délocalisation de la production et l’émergence de startups, ce qui pose des défis aux syndicats.
Au cours des trois journées de conférence en Turquie, des réunions de réseau ont été organisées sur BASF, Sanofi et Takeda, rassemblant des représentants des travailleurs et travailleuses de ces entreprises dans le monde entier. Cela a permis aux syndicats d’aborder en profondeur les questions spécifiques à chaque entreprise, favorisant ainsi une présence syndicale plus forte et plus importante au sein de chacune de ces multinationales géantes.
Les réunions se sont conclues par un engagement à relever les défis, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, de santé mentale, de durabilité et de droits des femmes et des groupes marginalisés. Les syndicats se sont engagés à travailler en bonne intelligence, à partager des informations et à défendre les droits des travailleurs et travailleuses aux niveaux national et international.
Sandra Bränzel d’IGBCE et Edson Dias Bicalho de Fequimfar ont été élus Coprésidents sectoriels, concluant ainsi une ambitieuse série de trois journées de réunion. Ils ont exprimé leur optimisme quant à l’avenir et à l’engagement commun d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière.
En conclusion de ces trois journées de réunions intensives, Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a déclaré :
“Les défis d’aujourd’hui sont les opportunités de demain. Ensemble, en tant qu’IndustriALL Global Union, nous sommes unis pour ouvrir la voie à un avenir où les droits des travailleurs et travailleuses, l’inclusion et la durabilité prévalent. Que notre détermination soit le catalyseur d’un changement transformateur dans les industries chimiques et pharmaceutiques et au-delà !”.