13 mars, 2024Les syndicats namibiens affirment qu’en Afrique, il est inhabituel de trouver quelqu’un qui milite pour l’égalité des sexes au plus haut niveau du gouvernement national. Mais lorsque cela se produit, les syndicats ont davantage de possibilités d’interpeller le gouvernement dans le cadre de leur lutte pour l’égalité des genres et les droits des travailleuses.
Les discours prononcés par la Vice-présidente namibienne, Netumbo Nandi-Ndaitwah, lors des célébrations de la Journée internationale de la femme (JIF), auxquelles ont participé les organisations affiliées à IndustriALL, MANWU (syndicat de la métallurgie) et MUN (syndicat des mines), confirment qu’elle se bat aux côtés des travailleurs et travailleuses pour l’égalité entre les hommes et les femmes.
Les syndicats indiquent que son engagement est l’une des raisons pour lesquelles la Namibie a été le premier pays africain à ratifier la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail visant à éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. En tant que Ministre des affaires féminines, elle a mené une campagne nationale visant à faire tomber les barrières enracinées dans les normes culturelles. Elle a déclaré que des normes culturelles néfastes étaient responsables de la violence et du harcèlement fondés sur le genre sur le lieu de travail et que leur éradication avait un impact direct sur l’élimination de la violence et du harcèlement fondés sur le genre. Elle plaide également en faveur de l’intégration de la dimension de genre sur le lieu de travail et a accepté des invitations à des événements syndicaux.
Son expérience gouvernementale remonte également à la mise en œuvre en Namibie et sur le continent des Déclaration et Programme d’action de Beijing.
Le 8 mars, lors des commémorations de la Journée internationale de la femme, organisées par l’Union nationale des travailleurs namibiens, l’une des trois centrales syndicales du pays, sous le thème “Inspirer les femmes pour l’inclusion”, Nandi-Ndaitwah a déclaré :
“Cette année, les Nations unies ont placé la Journée internationale de la femme sous le thème : Investir dans les femmes, accélérer le progrès, ce qui souligne l’importance de l’égalité des genres. Permettez-moi de réaffirmer l’engagement du gouvernement namibien en faveur de l’amélioration et de l’autonomisation des femmes dans la société, en vue d’éradiquer les injustices historiques et culturelles à l’encontre des femmes, qui compromettent leur capacité à réaliser pleinement leur potentiel économique.”
Pour remédier à l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, elle a déclaré qu’il devait y avoir un salaire égal pour un travail de valeur égale, quel que soit le sexe du personne au travail.
Lors de la conférence du MUN qui s’est tenue un peu plus tôt et dont le thème était l’autonomisation des femmes et leur préparation à de futures fonctions de direction, elle a déclaré :
“En tant que gouvernement, nous avons ouvert la voie aux luttes des femmes grâce à notre expérience et nous avons réalisé des progrès constants grâce aux dispositions de la constitution, aux lois et aux politiques nationales. Nous luttons contre l’inégalité entre les sexes parce qu’elle prive les femmes d’opportunités”.
Toutefois, pour que l’autonomisation des femmes se concrétise, elle a déclaré qu’il devrait y avoir une représentation et une prise de décision inclusives sur les lieux de travail et que les politiques de sensibilisation aux questions de genre devraient être encouragées. Elle a ajouté que la formation professionnelle devrait inclure la négociation collective. Elle a insisté sur la nécessité de lutter contre la violence liée au sexe qui, selon elle, est un obstacle à l’autonomisation des femmes, ainsi que sur la nécessité de démanteler les normes culturelles néfastes qui la perpétuent.
La Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :
“Il est rassurant de constater que les autorités namibiennes comptent dans leurs rangs des défenseurs de l’égalité des sexes comme la Vice-présidente Nandi-Ndaitwah. C’est important dans la quête des syndicats pour un engagement significatif dans le dialogue social, sans l’hostilité antisyndicale dont nous avons été témoins dans certains pays, tout comme il est important de savoir que les questions relatives aux femmes en Namibie seront en tête de son agenda”.