18 septembre, 2014Les syndicats égyptiens estiment que l’obtention d’un salaire vital est l’une des plus importantes questions pour la syndicalisation. Les structures salariales actuelles sont chaotiques, certains salariés étant moins payés que d’autres pour un même travail. IndustriALL travaille avec les syndicats indépendants émergeants en Égypte pour constituer des fédérations industrielles capables de lutter pour obtenir des salaires plus élevés.
Le salaire vital constitue une question fondamentale en Égypte, notamment dans le secteur de la confection où dans une fabrique, le personnel ouvrier n’a pas reçu de salaire depuis 7 mois. Les représentant(e)s des affiliés et d’affiliés potentiels parmi les nouveaux syndicats indépendants égyptiens entrant dans le cadre de la juridiction de IndustriALL ont assisté à un atelier au Caire les 7 et 8 septembre
Les revendications pour l’augmentation des salaires ont donné lieu ces dernières années à des dizaines de grèves et d’actions revendicatives dans toute l’Égypte. Au cours d’une grève en 2006, les salariés de la fabrique textile Mahalla ont demandé une hausse du salaire minimum à 1.200 LE (166 USD). En 2010, une décision de justice en Égypte a porté le salaire minimum à 1.200 LE, mais la décision n’a pas été appliquée par le gouvernement.
À la suite des luttes menées par les travailleurs et travailleuses, et de plusieurs actions revendicatives, le cabinet égyptien a finalement porté cette année à 1.200 LE le nouveau salaire minimum dans le secteur public. Cependant, pour les syndicats et les défenseurs des travailleurs et travailleuses, la décision du gouvernement arrive trop tard. Ils demandent un salaire minimum plus élevé qui tienne compte de la hausse des prix et de l’augmentation du coût de la vie. En outre, la décision du gouvernement exclut des millions de salariés égyptiens du nouveau salaire minimum, notamment ceux employés dans le secteur privé.
Par sa force, la négociation collective permet d’obtenir des salaires plus élevés
Un représentant des syndicats tunisiens voisins qui assistait à l’atelier a décrit comment l’accent mis sur l’amélioration des droits des travailleuses a permis de mobiliser les travailleuses pour appuyer les revendications salariales. L’accent est mis en Tunisie sur la négociation collective pour obtenir des résultats salariaux au lieu d’attendre une augmentation salariale du gouvernement ou des tribunaux.
À l’atelier, les syndicats égyptiens ont décidé de créer un comité syndical national de coordination sur le salaire vital chargé de déterminer leur position et de décider d’une campagne nationale sur la question. La réunion a conclu que comme en Tunisie, le renforcement de la négociation collective et sa capacité au niveau industriel est la meilleure stratégie pour obtenir des salaires plus élevés.
Cela exige la mise en place des structures nécessaires pour la négociation, notamment l’identification des homologues patronaux avec lesquels on négociera – une question-clé à poser dans le contexte des amendements actuellement proposés dans la législation du travail. En particulier dans les professions où les femmes dominent, des efforts devront être faits pour intégrer les femmes dans la négociation collective et promouvoir l’égalité salariale et la valeur du travail des femmes. Les syndicats devront également continuer de lutter pour une augmentation du salaire minimum dans un processus au niveau gouvernemental.