27 septembre, 2021Les affiliés d’IndustriALL dans les secteurs des métaux de base et de l’ingénierie mécanique d’Asie-Pacifique revendiquent auprès de leurs gouvernements et employeurs de garantir une Transition juste pour les travailleurs et travailleuses affectés par Industrie 4.0 et les technologies vertes.
Une quarantaine de syndicalistes venus d’Australie, d’Indonésie, du Japon, de Corée, de Malaisie, des Philippines, de Thaïlande et du Vietnam ont participé aux réunions régionales d’Asie-Pacifique sur les métaux de base d’une part et l’ingénierie mécanique de l’autre.
Selon le Forum économique mondial, la pandémie de Covid-19 va accélérer le travail à distance et la numérisation. Le taux d’automatisation va également augmenter rapidement dans les cinq prochaines années.
En réponse à la menace qui pèse sur la sécurité d’emploi des travailleurs et travailleuses, Matthew Murphy, Coordinateur national du Syndicat australien des communications, de l’électricité, de l’électronique, de l’énergie, de l’information, des postes, de la plomberie et des services connexes (CEPU/ETU), a déclaré :
“Nous avons besoin d’un système de gestion des compétences pour améliorer la formation des travailleurs et travailleuses déjà en poste et nous devons plaider en faveur d’une formation industrielle de base alignée sur celle des écoles professionnelles. Les employeurs ne s’attellent pas à l’amélioration des compétences ; les syndicats doivent s’engager dans la formation professionnelle pour garantir l’emploi et assurer une Transition juste.”
Également concerné par la tendance à la numérisation, le Syndicat coréen des métallurgistes (KMWU) a signé en août un accord sur la transformation industrielle avec l’Association coréenne des employeurs de l’industrie métallurgique, portant sur la formation aux nouvelles technologies, le changement climatique et la sécurité d’emploi.
De nombreux affiliés sont concernés par la question du travail précaire. Des travailleurs et travailleuses coréens de Hyundai Steel ont fait grève pendant un mois après avoir été contraints de rejoindre une entreprise sous-traitante.
Des membres du Syndicat de l’automobile et de la métallurgie (TEAM-CILT) ont été licenciés et remplacés par des sous-traitants.
En Indonésie, après la mise en œuvre de la loi dite omnibus, la durée des contrats à durée déterminée a été portée de trois à cinq ans.
Le Japon, troisième plus grand pays producteur d’acier, se prépare à atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Les syndicats japonais s’engagent à produire un acier plus propre et plus vert dans les années à venir.
Shinobu Satou, membre du comité exécutif de la Fédération japonaise des syndicats des travailleurs de l’industrie de base (JBU), a déclaré :
“Les entreprises sidérurgiques japonaises investissent dans la recherche et le développement de nouvelles technologies afin de produire un acier plus écologique. Le gouvernement japonais a promis de fournir des subventions pour la recherche. Cependant, une offre excédentaire a eu pour effet de réduire les bénéfices des entreprises et a affecté leur capacité à faire de la recherche.”
Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour la construction mécanique et les métaux de base, a déclaré :
“En l’état actuel des études, beaucoup sont convaincus que la crise climatique est aussi grave que la pandémie de Covid-19. Nous devons profiter de l’élan actuel pour prendre des mesures dans la bonne direction et les syndicats doivent montrer la voie.
Le passage aux énergies renouvelables offre de grandes possibilités au génie mécanique pour la production de machines destinées aux éoliennes, aux turbines hydrauliques, aux équipements de recyclage et autres. Un autre aspect positif de la numérisation est que la réduction des contraintes physiques peut se traduire par de nouvelles opportunités d’emploi pour les femmes travaillant dans le secteur du génie mécanique.”