6 août, 2022Le comité de la santé et la sécurité du Syndicat national des mineurs (National Union of Mineworkers, NUM) s'est réuni le 4 août à Johannesburg pour discuter de l'impact de ses campagnes et programmes de formation à la santé et la sécurité dans les mines, l'énergie, la construction et la métallurgie.
Ces campagnes et stratégies visent à prévenir les accidents dans l'industrie minière et d'autres lieux de travail où le syndicat est présent. Une des stratégies dont il fut question pendant la réunion consiste à réclamer une inspection du travail efficace au département national des ressources naturelles et de l'énergie. Selon le NUM, les inspecteurs du travail ne consultent pas le syndicat et statuent donc unilatéralement s'agissant de l'article 54 de la Loi sur la santé et la sécurité dans les mines qui permet de stopper l'exploitation pour raisons de santé ou de sécurité. Dans certains cas, aucune inspection n'a eu lieu, aucun constat d'accident n'a été dressé comme le veut la loi et aucun inspecteur n'a été vu depuis longtemps.
Les stratégies du NUM confèrent davantage de prérogatives et renforcent les capacités des comités de sécurité et d'hygiène et des comités syndicaux pour qu'ils jouent un rôle essentiel dans la signalisation des accidents et insistent sur le droit d'arrêter le travail dangereux. Le syndicat veut aussi que le gouvernement et les compagnies minières multiplient les services d'inspection.
La mise à disposition d'un équipement de protection individuelle adapté pour les femmes reste problématique. Le syndicat considère aussi que la gestion du stress thermique est une excuse pour écarter certaines femmes et il veut que cette pratique déloyale du travail cesse.
Masibulele Naki, le secrétaire national du NUM en charge de la santé et la sécurité, précise :
"Malgré les défis, nous nous réjouissons que les décès provoqués par des éboulements soient en recul. Cela nous rassure quant à la possibilité d'arriver au zéro mort et zéro blessé. Nous poursuivons nos campagnes et nos formations et, jusqu'à présent, nous avons formé 500 travailleurs en plus de la formation classique dispensée aux délégués de sécurité et d'hygiène."
Les éboulements - chutes de roches et éclatements miniers - sont responsables de la plupart des décès de mineurs survenus en Afrique du Sud. D'après le Minerals Council of South Africa, il n'y a eu aucun accident dû à un éboulement les sept premiers mois de l'année.
Le directeur d'IndustriALL en charge des mines et de la santé et la sécurité au travail, Glen Mpufane, s'est adressé aux participants en ces termes :
"Le NUM ne doit pas perdre de vue les avancées qu'il a obtenues en rendant les mines d'Afrique du Sud plus sûres pour les mineurs. Ses succès sont des exemples universels pour l'industrie minière. Mais surtout, le syndicat doit continuer à protéger les vies des travailleurs par des campagnes pour la santé et la sécurité qui contribuent à prévenir les accidents mortels et en répétant que la santé et la sécurité sont un droit fondamental au travail. Il faut rappeler constamment aux compagnies minières qu'elles doivent adhérer aux normes de sécurité dans les mines et aux conventions de l'OIT."
Il a cité les conventions 155 (sécurité et santé des travailleurs) et 176 (sécurité et santé dans les mines) et les recommandations qui s'y rapportent.
Le bureau régional d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne a constitué une plateforme consacrée aux déficits de santé et de sécurité du continent. Du fait que la plupart des économies africaines dépendent de l'exportation lucrative de minéraux, les défis pour la santé et la sécurité au travail sont plus nombreux dans le secteur minier où les accidents mortels sont nombreux et ne font l'objet d'aucune restriction, certaines compagnies minières n'ayant pas de politique de prévention. Bien qu'il existe des lois sur la santé et la sécurité, leur mise en œuvre et les mesures d'exécution restent défaillantes. Dans certains pays, le fait que le cadre législatif ne soit pas mis en application est souvent imputé au manque de moyens financiers qui empêche d'employer des inspecteurs du travail en nombre suffisant.