8 décembre, 2017“Nous prenons l’engagement !” ont repris en chœur des jeunes femmes travailleuses au cours de l’atelier d’échange sur le recrutement syndical des femmes, à Kitwe, en Zambie, la semaine dernière.
Tous les affiliés d’IndustriALL de Zambie et de Tanzanie s’étaient engagés à discuter en interne de l’engagement d’IndustriALL sur la violence et le harcèlement à l’égard des femmes et à l’adopter formellement. Celui-ci marque l’engagement du syndicat pour une politique de tolérance zéro avec le slogan “Non à la violence. Pas sur notre lieu de travail. Pas dans notre syndicat”.
Ces ateliers d’échange sur le recrutement syndical des femmes faisaient partie des activités de projet sur le recrutement syndical tenues à Dar es Salam, en Tanzanie en juillet et à Kitwe entre le 27 novembre et le 1er décembre et qui se sont conclus avec l’évaluation du projet et la réunion du Conseil national pour la Zambie.
Après le premier atelier d’échange tenu à Dar es Salam en juillet, trois dirigeantes tanzaniennes en provenance d’affiliés d’IndustriALL Global Union, le Syndicat des travailleurs de l’industrie et du commerce (TUICO) et le Syndicat des mines, de l’énergie, de la construction et des secteurs apparentés de Tanzanie, se sont rendues en Zambie pour assurer un suivi du partage des stratégies et expériences au niveau du recrutement syndical et de l’amélioration de la représentation des femmes au sein de nos organisations.
Margaret Ndagile du TUICO a indiqué :
“Il existe beaucoup de défis parce que nous représentons de nombreux secteurs différents, comme les mines, les industries et l’énergie et nous devons étudier comment amener à nous davantage de femmes issues de tous ces secteurs.”
Les vingt-cinq jeunes femmes travailleuses des secteurs des mines, de la métallurgie, des industries pharmaceutiques et de la plasturgie de Zambie ont exprimé les difficultés auxquelles elles sont confrontées en tant que syndicalistes sur leurs lieux de travail et dans leurs syndicats. Les priorités qui ne sont pas prises en compte lorsque leurs syndicats négocient collectivement et les mêmes explications stéréotypées qu’elles reçoivent toujours de la part de leurs syndicats sur le manque de représentation des femmes.
“Les femmes paient des cotisations égales auprès de leurs syndicats, mais elles n’ont pas un droit au chapitre égal au niveau des décisions. Pourquoi ?", ont-elles demandé. Les groupes de participantes de chacun des syndicats se sont réunis en aparté pour dresser des plans d’action à mener sur les lieux de travail et à soumettre à leurs dirigeants.
“Nous avons appris beaucoup par le biais de cet échange avec les syndicalistes tanzaniennes, en particulier s’agissant des jeunes travailleuses ; elles sont tellement engagées dans les activités syndicales et c’est si encourageant”
a indiqué Yuyi Sikananu, en charge du recrutement syndical auprès du NUBEGW, de Zambie.
La réunion d’évaluation définitive des deux années de ce projet sur le recrutement syndical a suivi avec la participation de Magnus Palmgren d’IF Metall, Suède, qui a salué le nombre de jeunes femmes participant aux réunions et a expliqué pourquoi IF Metall s’était publiquement déclaré un “syndicat féministe”.
Les directions syndicales du Syndicat des mineurs de Zambie, du Syndicat national des travailleurs du commerce et de l’industrie et du Syndicat national des travailleurs de la construction, de l’énergie et des industries diverses se sont revendiquées du projet. Elles ont souligné les avancées engrangées en apprenant à cartographier les lieux de travail pour cibler et recruter environ 25.000 nouveaux membres depuis 2014, grâce à la mise sur pied d’équipes permanentes de recrutement.
L’application des “règles d’or” de non-concurrence et de coopération entre les affiliés a permis de bâtir une unité et une solidarité concrètes, qui a conduit nos affiliés à obtenir des postes de direction au sein du Congrès des Syndicats de Zambie.
Enfin le Conseil national pour la Zambie a adopté le principe de représentation par 40% de femmes et d’un calendrier de réunions trimestrielles ainsi que celui d’une structure de coordination et a proposé de mettre sur la table l’Engagement contre la violence lors de la première réunion du Conseil de 2018.