29 août, 2014Une quarantaine de femmes, membres des affiliés de IndustriALL en Inde, se sont réunies à Kolkata les 26 et 27 août, pour échanger des expériences sur ce qu’elles avaient réalisé jusqu’ici et songer à ce qu’elles voulaient faire dans l’avenir. Une dizaine d’hommes qui dirigent des syndicats ont également participé à l’atelier, organisé dans le cadre du projet de création de syndicat dans la région Asie-Pacifique.
L’une des récriminations des travailleuses entendue le plus souvent concernait les infractions à leurs droits de maternité. Les droits liés à la maternité et la protection de la maternité, sont parties intégrantes du programme sur le travail décent. Toutefois ces droits ne sont pas toujours appliqués. De plus, les travailleuses contractuelles ne bénéficient généralement pas du congé de maternité. Les patrons disent: pas de travail, pas de salaire. En 2004, Sangita était une travailleuse contractuelle chez L'Oréal à Pune. Elle a dû se faire avorter pour ne pas perdre son droit à un emploi permanent. Yazaki à Pune ne respecte pas la loi sur les garderies d’enfants. Sarika, qui travaille chez Yazaki, se bat maintenant pour les droits des travailleuses contractuelles, aux côtés du syndicat SEM.
SEM a demandé 6 mois de congé de maternité dans les récentes négociations avec L'Oréal. Les hommes ont également accepté de soutenir cette revendication. Le syndicat a réussi finalement à obtenir 4 mois, soit un de plus. C’est la première fois qu’un syndicat réussit à obtenir cela. SEM a maintenant décidé de faire campagne jusqu’à la fin de 2014 pour obtenir six mois de prestations de maternité.
Un cas de harcèlement sexuel a eu lieu il y a trois mois contre une travailleuses contractuelle. Le syndicat a soulevé la question au comité du harcèlement sexuel, et le responsable hiérarchique direct a été suspendu.
Pendant ce temps, les travailleuses contractuelles présentent des revendications du même ordre à leurs entrepreneurs. Elles sont maintenant davantage sensibilisées et demandent le salaire minimum.
En plus de leurs préoccupations concernant le congé de maternité et le harcèlement sexuel, les femmes se plaignent de la durée excessive du travail et des salaires de misère, notamment dans l’économie informelle, ainsi que de l’inégalité salariale entre femmes et hommes. Le degré d’illettrisme est un autre problème. Un point a été mentionné maintes et maintes fois, à savoir le manque de toilettes, de salles de repos et d’eau potable. Les syndicats doivent prendre en compte ces besoins avec les autres questions relatives à la santé et la sécurité. Certains syndicats mènent une formation de prise de conscience et d’éducation par les pairs sur le VIH/Sida.
La violence contre les femmes est toujours très présente. Certains syndicats ont mis sur pied des groupes d’entraide pour aider les femmes à faire face à la domination des hommes. Les femmes se sont plaintes d’un manque de soutien et de respect. Certaines donnent une formation d’autodéfense aux femmes.
Il y a eu un bref débat sur le travail de nuit des femmes, mais elles ne sont pas toujours sûres de leur position.
La création d’une structure a été approuvée, sinon les hommes s’en chargeront selon leur bon vouloir et à leur gré. En outre, chaque affilié doit envoyer une femme au Comité de l’Inde de IndustriALL.
La réunion avait été convoquée en tant que réunion d’unité nationale. Les femmes ont pris part aux travaux et apporté leur contribution à l’unité entre les affiliés de IndustriALL en Inde.