24 janvier, 2013Les migrants employés dans l’industrie électronique en Malaisie subissent des conditions atroces pour fabriquer des pièces destinées à des marques comme Sony, Panasonic et Toshiba, selon de nouveaux travaux de recherche menés sur le terrain et publiés le 18 janvier 2103.
Employés comme main-d’œuvre en sous-traitance, les migrants sont fortement endettés dès le moment où ils commencent à travailler en raison des frais exorbitants exigés par les agences de recrutement. Les migrants sont moins payés, parfois même la moitié de ce qui leur avait été promis par les agences qui les ont recrutés, et des déductions sont faites de leur salaire sans véritable explication.
Les travailleurs et travailleuses subissent un test VIH lors de leur examen médical et les travailleuses doivent subir des tests obligatoires de grossesse et sont renvoyées dans leur pays si elles sont enceintes. Les contrats, quand ils peuvent en prendre connaissance, sont souvent rédigés dans une langue incompréhensible pour les migrants, lesquels travaillent jusqu’à 72 heures par semaine. En outre, dans la plupart des cas, les travailleurs et travailleuses interrogés ont eu leur passeport détenu par les agences de sous-traitance, pour les empêcher de partir.
Ces conditions atroces de travail, qui s’accompagnent d’autres infractions, sont indiquées dans le rapport de recherche sur le terrain présenté dans le rapport de makeITfair ‘Outsourcing Labour’(main-d’œuvre en sous-traitance), publié par le Centre de recherche sur les entreprises multinationales (SOMO) le 18 janvier 2013.
Les chercheurs ont interrogé plus d’une centaine de travailleurs et travailleuses en Malaisie. Les usines où une enquête a eu lieu fabriquent des pièces de DVD, d’appareils photo et de téléviseurs, des puces électroniques et des commandes à distance pour des marques connues comme Sony, Panasonic et Toshiba.
La recherche a montré que ces entreprises ont pris des mesures inadaptées pour protéger les migrants dans leur chaîne d’approvisionnement.
La recherche a trouvé que les infractions aux droits syndicaux sont directement liées aux pratiques en vigueur dans la sous-traitance en Malaisie, où les agences de recrutement agissent de plus en plus comme employeurs directs, rendent les relations d’emploi plus floues en dissimulant la responsabilité en cas d’infraction aux droits syndicaux.
Vous trouverez un exemplaire du rapport intégral ici:
http://goodelectronics.org/publications-en/Publication_3922/
Ce rapport fait partie du projet de ‘makeITfair’ visant à renforcer une prise de conscience sur les questions relatives au développement durable dans la chaîne de production de l’industrie électronique destinée au grand public. Les partenaires associés au projet de makeITfair sont également membres du réseau international plus large Good Electronics, où IndustriALL est membre du comité de direction.