22 juillet, 2020Unis pour exiger sécurité et droits syndicaux pendant la pandémie, environ 80 dirigeants syndicaux de l’industrie de la pâte à papier et du papier d’une vingtaine de pays se sont réunis en ligne pour analyser les impacts de la COVID-19 sur le secteur ainsi que les approches et les réponses du monde entier pour y faire face.
Ouvrant la réunion, les coprésidents du secteur, Leeann Foster, vice-présidente internationale du syndicat nord-américain USW, et Pontus Georgsson, président du syndicat suédois Pappers, ont souligné que, grâce à sa détermination à collaborer pour relever les défis, le secteur de la pâte à papier et du papier d’IndustriALL peut partager des idées et des contacts ainsi qu’être solidaire, à un moment où il est plus important que jamais d’unir ses forces.
La pandémie a permis de voir l’importance de la santé et de la sécurité au travail. IndustriALL fait campagne pour que toutes les conventions sur ces questions soient reconnues comme fondamentales et que la COVID-19 soit considérée comme une maladie professionnelle.
Avant l’épidémie de la COVID-19, la sécurité dans le secteur était déjà devenue une priorité. Le secteur de la pâte à papier et du papier s’est engagé à faire campagne sur les trois droits fondamentaux des travailleurs nécessaires pour assurer la sécurité au travail:
- le droit de savoir,
- le droit de refuser un travail dangereux,
- le droit de participer.
Le Directeur chargé du secteur à IndustriALL, Tom Grinter, a déclaré lors de sa présentation de la prochaine action coordonnée axée sur le droit de participer :
"Le travail relatif à la gestion de la sécurité doit être fait pour nous et non pas sans nous. Les syndicats doivent pouvoir s’assoir à la table des négociations à tous les niveaux. Les deux premiers droits fondamentaux ont été mis en valeur par l’action des travailleurs. Nous allons maintenant nous concentrer sur le troisième. Le droit de participer est fondamental, surtout en période de pandémie."
La pandémie de la COVID-19 a entraîné un ralentissement de la production de papier couché et non couché utilisé dans les écoles et les bureaux ainsi que dans la fabrication des magazines. Cependant, de nombreux produits fabriqués dans le secteur de la pâte à papier et du papier, comme les mouchoirs en papier, ont été reconnus comme indispensables dans plusieurs pays.
La réunion a été l’occasion pour les syndicalistes du monde entier de se réunir pour se solidariser avec leurs collègues.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a parlé de l’impact de la COVID-19 non seulement sur les chaînes d’approvisionnement, l’emploi et l’économie, mais aussi sur la réduction de l’espace démocratique dans certains pays.
"Nous constatons une augmentation des attaques aux droits de l’homme et des travailleurs contre lesquelles nous devons lutter. La solidarité internationale est fondamentale. Ensemble, nous sommes assez forts pour défendre ceux qui sont dans le besoin."
Dans de nombreux pays, comme la Pologne, le travail syndical est difficile car les employeurs utilisent la pandémie comme excuse pour démanteler les syndicats.
En Colombie, les syndicats luttent quotidiennement aussi bien contre la pandémie que contre la violence et le harcèlement.
Didi Pahlevi, membre du syndicat FSP2KI, en Indonésie, a appelé à la solidarité pour les 38 membres du syndicat licenciés par le grand fabricant de pâte à papier et de papier PT Tanjungenim Lestari. Les travailleurs forment un piquet de grève à l’extérieur de l’usine depuis 50 jours auquel l’employeur n’a toujours pas répondu.
Des représentants syndicaux du monde entier ont décrit la façon dont l’industrie de la pâte à papier et du papier de leur pays répond aux conséquences de la COVID-19.
Après que Sommai Saranjit, de la Thaïlande, ait parlé du défi de la syndicalisation de jeunes travailleurs dans les usines, les intervenants d’autres pays ont réaffirmé la difficulté qu’ont les syndicats à augmenter la densité syndicale sur le lieu de travail.
Pontus Georgsson a signalé une légère augmentation de l’adhésion syndicale dans l’industrie de la pâte à papier et du papier en Suède de quelques pourcentages par rapport aux 94% habituels.
"La contamination de nos lieux de travail a été incroyablement faible, grâce à la stabilité du système d’emploi et de rotation des équipes. Notre demande de négociation d’une augmentation salariale de 4% a été reportée de sept mois, mais n’a pas été abandonnée."
Les rapports syndicaux des différents pays renferment des consignes à appliquer sur le lieu de travail face à l’augmentation de nombre de personnes qui retournent sur place, notamment le respect de la distanciation, le contrôle obligatoire de la température, le port du masque et le versement ininterrompu des salaires des travailleurs congédiés.
En clôture de la réunion, Leeanne Foster a déclaré:
"Ce groupe possède beaucoup de force et d’expertises. Nous avons relevé le défi de la COVID-19 et nous sommes allés au-delà. Nous devons nous réinventer dans la crise. Nous continuons à mettre en œuvre le plan que nous avons élaboré à Budapest il y a près de trois ans."