19 juin, 2023Une approche sexospécifique des inégalités croissantes, des stratégies dans les entreprises multinationales, la mise en place de syndicats forts, une transition juste et la manière dont le féminisme peut changer les syndicats sont quelques-uns des sujets qui ont été abordés par le Comité mondial des femmes d’IndustriALL.
Plus de 100 femmes du monde entier ont participé à la réunion du 18 juin au Cap, en Afrique du Sud, la première d’une semaine de réunions précédant la Conférence politique de mi-mandat d’IndustriALL.
“Nous avons ici une tâche importante à accomplir. Nous luttons pour l’égalité des sexes et nous sommes fières d’avoir des camarades masculins forts qui nous soutiennent. Si nous voulons progresser, nous devons accroître nos connaissances et c’est ce que nous faisons ici”,
a déclaré Hashmeya Alsadawe, Vice-présidente d’IndustriALL.
La Secrétaire générale adjointe, Christine Olivier, a déclaré :
“Le féminisme est perçu de manière différenciée, il est vu comme relevant de femmes qui veulent prendre la place les hommes, mais nous devons changer cette perception. Nous ne sommes pas ici pour renverser les hommes, nous sommes ici pour déterminer comment inclure les femmes dans la construction de syndicats forts, comment nous assurer que les besoins des femmes soient pris en compte dans tous les secteurs et toutes les entreprises et nous sommes ici pour nous assurer que les femmes soient incluses dans le processus de Transition juste.”
Une session sur la manière dont le féminisme peut changer les syndicats a été présidée par Rose Omamo, Vice-présidente d’IndustriALL.
“Lorsque nous parlons de féminisme, les gens pensent que nous voulons prendre la place des hommes, ce qui n’est pas le cas. Le féminisme, cela signifie lutter contre la domination et les inégalités”,
a déclaré Rose Omamo.
Les femmes participant à la réunion ont partagé leurs expériences sur le féminisme et un dénominateur commun a été le manque de visibilité des femmes dans les syndicats et aux postes de direction, ainsi que le fait que l’égalité des sexes est une lutte permanente. De nombreuses femmes ont fait part de leur expérience : elles sont souvent considérées comme incapables de diriger et, pour parvenir à une syndicalisation féministe, tout le monde doit travailler ensemble.
La professeure Akuka O Britwum, experte ghanéenne en matière de genre et de travail, qui a fait un exposé sur la manière dont le féminisme peut changer les syndicats, a déclaré :
“Le féminisme pourrait aider à construire la démocratie dans les syndicats, c’est-à-dire rendre ces syndicats légitimes et pertinents. Nous devons amener les hommes au cœur de la discussion afin de démanteler le patriarcat et la masculinité toxique”.
Irati Bañuelos de l’ELA (Espagne) a partagé son expérience sur la façon dont son syndicat a travaillé pour devenir un syndicat féministe.
“Les femmes qui œuvrent dans mon syndicat voulaient le faire dans une organisation féministe. En 2017, nous avons procédé à un diagnostic participatif et nous avons constaté que notre syndicat reproduisait la discrimination existant dans la société à l’encontre des femmes. Oui, nous avons rencontré une certaine résistance de la part des hommes, et ce processus a été long et difficile, mais intéressant, et nous avons découvert que nous devions travailler différemment. Nous devons améliorer le recrutement et les négociations collectives concernant les femmes”,
a déclaré Irati Benuelos.
Armelle Seby, Directrice pour l’égalité hommes-femmes et les cols blancs, a déclaré :
“Nous devons nous assurer de la présence d’une perspective de genre lors de notre Conférence de mi-mandat. Les syndicats doivent collecter des données afin d’évaluer l’impact différent sur les femmes et les hommes des inégalités croissantes et des transformations en cours dans le monde du travail et élaborer des stratégies tenant compte de l’égalité entre les hommes et les femmes. Nous devons étendre la protection sociale aux femmes dans l’économie informelle. Nous devons promouvoir une approche sexospécifique de la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme afin de transformer les normes sociales discriminatoires et nous devons veiller à ce que les entreprises rendent des comptes. Nous devons nous assurer que des plans de Transition juste permettront l’égalité des chances pour les femmes et les hommes dans l’accès aux futurs emplois”.