17 février, 2021La ratification par la Somalie de la Convention 190 et de six autres conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) est le résultat d’une campagne réussie des syndicats pour améliorer les normes du travail dans le pays.
Selon la Fédération des syndicats somaliens (FESTU), cette ratification sera bénéfique pour les travailleurs et travailleuses pendant la pandémie actuelle de Covid-19 et contribuera à “une reprise en souplesse aux plans économique et social”. Le Syndicat somalien des travailleurs du pétrole et du gaz (SUPEGW), affilié à IndustriALL et qui fait également partie de la FESTU, a pris part à cette campagne de ratification.
Le Secrétaire général de la FESTU, Omar Faruk Osman, indique :
“Nous avons défendu les ratifications en nous appuyant sur les principes de l’OIT en matière de tripartisme, de dialogue social et de relations sociales harmonieuses. Nous avons rencontré le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, le Ministère du travail et des affaires sociales, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie somalienne. En ratifiant ces cadres internationalement reconnus qui fixent des garanties juridiques pour les travailleurs, le gouvernement somalien est désormais tenu de veiller à ce que les lois et politiques nationales soient alignées sur les normes et pratiques internationales.”
La FESTU indique que la C190, Convention sur la violence et le harcèlement, favorisera l’égalité des genres sur le lieu de travail et contribuera à mettre fin à la violence sexuelle et sexiste qui affecte négativement les femmes au sein du monde du travail. La convention aidera également les syndicats dans leurs campagnes pour l’introduction d’un projet de loi sur les délits sexuels au Parlement fédéral.
La Convention 144 sur la consultation tripartite favorisera de meilleures relations sociales et améliorera les relations des parties prenantes avec le gouvernement, les employeurs et les syndicats.
En outre, les Conventions 187 et 155 sur la santé et la sécurité protègent les droits des travailleurs et travailleuses et contribueront à mettre fin aux conditions de travail dangereuses qui ont conduit à de nombreux accident du travail et amélioreront également le bien-être des travailleurs et travailleuses.
Selon la FESTU, les Conventions 97 sur la migration pour l’emploi, 143 sur les travailleurs migrants et 181 sur les agences d’emploi privées visent à lutter contre les abus et l’exploitation auxquels sont confrontés les travailleurs et travailleuses migrants somaliens à l’étranger en leur offrant une protection juridique. Un rapport de l’OIT indique que la plupart des travailleurs et travailleuses migrants somaliens sont employés et tant qu’occasionnels et domestiques dans la région de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, composée de Djibouti, de l’Érythrée, de l’Éthiopie, du Kenya, du Sud-Soudan, du Soudan et de l’Ouganda, à laquelle la Somalie appartient également, ainsi que du Moyen-Orient, en particulier du Yémen. Selon les syndicats, ces conventions jettent les bases d’une politique nationale de migration pour la main-d’œuvre du pays.
Le Parlement fédéral du pays a approuvé la ratification le 26 décembre 2020 et les documents ont depuis été soumis à l’OIT. Les syndicats attribuent le succès de cette campagne à la volonté des partenaires du dialogue social de travailler ensemble et de veiller à ce que le pays adhère aux normes internationales du travail.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :
“Il est louable que la FESTU ait fait campagne avec succès pour la ratification de plusieurs conventions, ce qui est stratégique dans la mesure où cela fournit des instruments plus larges pour traiter de diverses questions touchant les travailleurs et travailleuses. Nous continuons d’exhorter les syndicats à faire vigoureusement campagne pour la ratification de la Convention 190 et l’adoption de la Recommandation 206 comme stratégie pour mettre fin à la violence envers les femmes au travail.”
Photo du drapeau de la Somalie issue de Wikimedia Commons