15 juin, 2021En février cette année on célébrait les 50 ans du droit de vote et d’éligibilité des femmes au niveau fédéral en Suisse. Les femmes n’étaient plus des citoyennes de second rang. 50 ans plus tard, on doit encore se mobiliser pour que les femmes ne soient plus des travailleuses de second rang.
« L’homme et la femme ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. ». C’est inscrit dans la Constitution suisse depuis 1981. Or :
- Les femmes gagnent 19% de moins que les hommes en Suisse.
- A l’âge de la retraite, les femmes touchent un tiers de rente de moins que les hommes.
- 70% des mères qui travaillent aimeraient augmenter leur taux d’activité si des solutions de prise en charge des enfants étaient disponibles à des prix moins élevés qu’aujourd’hui.
En juin 2019, entre 500'000 et un million de femmes, à l’Appel de la Grève Féministe, étaient descendues dans la rue pour demander plus d’égalité, faisant écho à la première grève féministe en Suisse, le 14 juin 1991.
La voix des femmes n’est toujours pas écoutée.
La pandémie a montré que les femmes sont au front, mais avec des salaires souvent trop bas, des effectifs insuffisants, et dans une une précarité omniprésente.
L’écart salarial entre les hommes et les femmes a progressé. Aujourd’hui les femmes cessent d’être rémunérées à 15h19, par rapport aux hommes. En 2019, c’était à 15h24!
Le 9 juin, le Conseil National a largement accepté de relever l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Il est inacceptable de faire payer aux femmes la réformes du système des retraites, alors que cela pourrait se corriger en mettant fin à l’inégalité salariale.
A cela s’ajoute le problème structurel des violences sexistes et sexuelles contre femmes.
Les syndicats suisses participent au mouvement de la Grève Féministe et ont appellé à la mobilisation le 14 juin!
Pour UNIA, il est plus que jamais temps de revaloriser les métiers féminins essentiels et de stopper les attaques bourgeoises contre les droits des femmes. Le syndicat vient de se doter d’une équipe dirigeante à majorité féminine pour la première fois de son histoire.
Syna demande un treizième salaire, des temps de pause assurés, un salaire qui suffit pour vivre – autant de conditions qui ne vont pas de soi pour beaucoup de salarié-e-s du tertiaire.
« La puissante grève féministe de 2019 était très importante. Parmi de nombreuses autres réalisations, elle aura participé au fort mouvement pour l’adoption de la Convention 190 de l'OIT, qui a eu le 21 juin 2019 à Genève. Malgré cette forte mobilisation, la situation des travailleuses en Suisse ne progresse pas, au contraire, elle régresse. IndustriALL soutient ses affiliés suisses pour l’égalité maintenant contre un système capitaliste et patriarcal »
Valter Sanches, Secrétaire Général d’IndustriALL