8 mai, 2024La semaine dernière, IndustriALL a organisé, conjointement avec le Comité sur le capital des travailleurs (CWC) des Global Unions, Fair Finance International et Oxfam, un webinaire intitulé "Sous la surface : Les risques de la gouvernance et les ESG chez Glencore". Destinée aux actionnaires de Glencore, cette réunion qui a rassemblé de nombreux participants a permis aux investisseurs d'entendre des comptes rendus de première main de ceux directement concernés par les activités de l'entreprise. L'Assemblée générale annuelle de Glencore devant se tenir dans moins d'un mois, ce webinaire a soulevé de nombreuses questions que les investisseurs pourront poser à ses dirigeants.
Les intervenants étaient des experts du climat, des représentants d'organisations syndicales et de la société civile et des investisseurs eux-mêmes, qui ont parlé des préoccupations que soulève la manière dont Glencore gère ses activités. Les accusations portent notamment sur les mauvaises conditions de travail, le refus du dialogue social avec les syndicats, la fermeture irresponsable de sites miniers, la contamination de l’environnement de communautés locales et des rapports environnementaux opaques et trompeurs.
Comme l'ont démontré les orateurs, les déclarations publiques de cette entreprise sont très éloignés de la réalité. Les participants ont ainsi appris que les problèmes ne se limitent pas à un ou deux sites mais font apparaître des schémas généralisés de mauvaise gestion dans toute l'entreprise. Les discussions ont aussi mis en lumière les risques associés à son approche des questions liées aux Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) : des risques financiers, opérationnels et pour l'image de l'entreprise, de même que le risque d'actions en justice. Cela soulève de graves questions quant à la gouvernance et au contrôle, et aussi de savoir si le conseil d'administration a la compétence voulue pour traiter ces défis.
"Nous voulons un dialogue ouvert et transparent avec Glencore sur la question des fermetures de mines et sur une transition juste, auquel l'entreprise se refuse,"
a déclaré Claudia Blanco, de SINTRACARBÓN.
"Vous parlez et, le lendemain, vous n'êtes plus un salarié parce que vous avez été licencié. C'est un problème que nous voulons régler avec l'entreprise."
NUMSA
"Combien d'études faudra-t-il encore pour accepter que la contamination vient de la mine ? Glencore doit agir de manière responsable, arrêter de nier, stopper de polluer et dédommager les populations affectées."
Paul Maquet, CooperAcción (Pérou)
Les investisseurs qui sont intervenus ont exhorté les actionnaires de Glencore à dialoguer avec les parties prenantes concernées, telles que les organisations syndicales et les ONG, dans le cadre de leur propre devoir de vigilance, et à inviter le conseil d'administration à faire de même. Les actionnaires ont aussi été invités à voter contre les administrateurs pour montrer leur mécontentement et à collaborer avec d'autres investisseurs pour avoir plus de poids.
Pour le directeur d'IndustriALL en charge des mines, Glen Mpufane :
"Le but ultime d'IndustriALL et de ses alliés est de faire que Glencore améliore ses pratiques et réduise les violations des droits de l'homme et les dégâts environnementaux que provoquent ses activités. Les mauvais résultats de l'entreprise dans ces domaines et leur refus répété de répondre à ses nombreux actionnaires font agiter des drapeaux rouges qu'elle ne peut ignorer."