14 mars, 2013Les énormes bénéfices réalisés par la multinationale des biens de consommation Unilever continuent d'augmenter, ainsi que la pression de l’entreprise sur les syndicats de ses salariés dans le monde. IndustriALL a participé à des réunions sur le dialogue international et sur le réseau syndical du 4 au 7 mars, sur la base de la réponse syndicale face à cette tendance.
IndustriALL Global Union et l’union internationale des travailleurs de l'alimentation (UITA) ont rencontré les 4 et 5 mars la haute direction de Unilever. La discussion a porté principalement sur les travailleurs et travailleuses précaires et les droits syndicaux. La santé et la sécurité au travail a également été examinée. Certaines usines de Unilever n'emploient personne sous contrat à durée déterminée ou fourni par une agence d'emploi privée, alors que d'autres usines sont presque entièrement pourvues en personnel de cette manière.
Les questions portant sur la reconnaissance d'un syndicat ont été examinées. Elles ont donné l’indication que Unilever avait la volonté de se pencher sur ces questions et de prendre en ligne de compte certaine d'entre elles. L'emploi des femmes a également été examiné. La création d’un groupe de travail sur cette question et sur la santé et la sécurité au travail a été proposée pour permettre de faire avancer la discussion lors des réunions à venir.
Des événements et des réunions récents, comme la réunion de Unilever dont il a été question plus haut, ont confirmé que les questions concernant les chaînes d'approvisionnement ne sont pas un problème propre à Unilever. En fait, il est clair que la perte de contrôle des entreprises multinationales sur leurs réseaux incroyablement (et inutilement) complexes de fournisseurs, entrepreneurs, sous-traitants, sous-traitants de sous-traitants, etc. a atteint une phase critique. On peut douter que les différents sièges d’une grande entreprise aient la capacité de contrôler ce qui se passe dans leurs chaînes d'approvisionnement – même dans les entreprises qui s'intéressent à ce qui se passe.
La réunion du réseau syndical Unilever à Eastbourne a suivi la réunion au siège de Unilever. Elle a confirmé la poursuite de l'augmentation de l'emploi précaire chez Unilever. C'est une entreprise qui a besoin de syndicats solides et d'un puissant réseau syndical mondial, capables de répondre aux actions antisyndicales en Colombie, à la fermeture d'usines au Brésil, à la sous-traitance en Indonésie, ou à l’externalisation chez Sodexo aux Pays-Bas.
La déclaration importante suivante a été adoptée lors de la conclusion de la réunion de réseau:
Les représentants des syndicats de Unilever dans le monde, réunis à Eastbourne, Royaume-Uni les 6-7 mars 2013 ont confirmé l’augmentation alarmante de la pression exercée sur nos lieux de travail et sur nos organisations syndicales. Alors que nous assistons à la croissance de Unilever en termes de ventes, de bénéfices et de dividendes versés aux actionnaires, nous faisons l’objet d’une restructuration permanente, d’une pression continuelle sur les emplois, les salaires et les prestations, d’une insécurité constante, de la poursuite de la sous-traitance et des pressions sur les droits syndicaux. Les travailleurs et travailleuses et leurs communautés ont déjà été brutalement exclus du plan de l’entreprise pour un “salaire minimum viable”.
Nous insistons pour avoir des postes de travail durables, un emploi stable et des droits garantis pour les travailleurs et travailleuses de Unilever employés actuellement et dans l’avenir. Nous avons pour cela accepté de renforcer notre solidarité et notre soutien mutuel, et approuvé une série de mesures d’ordre pratique pour réaliser la solidarité dans le cadre d’une organisation syndicale internationale, afin que les travailleurs et travailleuses puissent partager les avantages liés à la croissance de l’entreprise, au lieu de la faire payer au prix de la perte de nos emplois, de notre santé et de nos droits. Et nous nous engageons aujourd’hui à commencer ce travail dès maintenant.