28 janvier, 2021Un certain nombre d’affiliés d’IndustriALL en Zambie et au Zimbabwe mettent en œuvre les recommandations issues d’audits sur l’égalité des genres qui ont eu lieu en novembre et décembre 2020. Ces audits sur l’égalité des genres sont une réponse aux informations faisant état d’une augmentation de la violence à l’égard des femmes pendant les confinements pour la Covid-19 dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne.
Ces audits ont souligné que bien que les syndicats respectent les lois du travail sur l’égalité des genres, il faut en faire davantage pour protéger les droits des travailleuses.
La Convention 190 de l’OIT offre l’occasion de s’attaquer à la violence et au harcèlement sexistes dans le monde du travail. Les audits font valoir que si la Convention 190 est ratifiée et transposée dans le droit national en Zambie et au Zimbabwe, les relations et l’égalité entre les sexes s’amélioreront.
Les syndicats des deux pays sont impliqués dans les consultations sur les processus de ratification qui ont lieu avec les ministères et les fédérations syndicales.
Les audits sur l’égalité des sexes recommandent que les statuts des syndicats tiennent compte de la dimension de genre. Cela peut se faire en augmentant le nombre de femmes aux postes de direction et en introduisant des systèmes de quotas qui élèvent les femmes dans les hiérarchies des syndicats.
Les politiques syndicales en matière d’égalité entre les sexes doivent être régulièrement mises à jour et faire l’objet d’une mise en œuvre et d’un suivi. Elles doivent également intégrer des clauses visant à lutter contre la violence et le harcèlement sexuel. Les audits sur l’égalité des genres recommandent également que les syndicats mettent en place des mécanismes de signalement pour permettre aux victimes de violence d’exercer des recours.
Dans les syndicats, des programmes de renforcement des capacités pour les femmes comme pour les hommes sont nécessaires sur des sujets qui comprennent l’intégration de la dimension de genre. Il convient de promouvoir une plus grande participation des femmes aux activités des syndicats et d’encourager l’utilisation des réseaux numériques et des médias sociaux pour faciliter les discussions sur l’égalité des sexes. Les conventions collectives doivent également comprendre des clauses sur l’égalité des sexes.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :
“Les audits sur l’égalité des genres soulignent que nous devons non seulement être fermes, mais aussi agir pour mettre fin au harcèlement et à l’exploitation sexuels dans le syndicat et au sein du monde du travail. Nos campagnes en faveur de la ratification de la convention 190 doivent en faire une priorité. Les travailleuses ont besoin d’être protégées et ne doivent pas continuer à souffrir en silence.”
Les audits ont été réalisés avec le soutien de Union to Union dans le cadre du Projet de structuration syndicale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, en s’inspirant des meilleures pratiques issues du travail sur la participation et l’intégration des femmes des syndicats suédois Unionen et IF Metall.
Syndicats participants venant de Zambie : Mineworkers Union of Zambia (Mines), the National Union of Building (Construction), Engineering and General Workers (Ingénierie), National Union of Commercial and Industrial Workers (Commerce et industrie).
Syndicats participants venant du Zimbabwe : Zimbabwe Chemical Plastic and Allied Workers Union (Chimie), Zimbabwe Diamond and Allied Minerals Workers Union (Mines), Zimbabwe Energy Workers Union (Énergie).