20 décembre, 2019IndustriALL Global Union et l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois sont déçus de l'intervention, et notamment de la déclaration finale du Point de contact national brésilien qui répond à la plainte qu'ils avaient déposée ensemble contre Vale S.A. et BHP Billiton en application des Principes directeurs de l'OCDE.
Au centre de cette plainte était le comportement irresponsable de ces entreprises lors de la catastrophe du barrage de Fundão, à Mariana, dans l'État de Minas Gerais, au Brésil, le 5 novembre 2015. Elle était déposée au nom de nos organisations membres, le Syndicat des industries de la construction lourde de l'État de Minas Gerais (SITICOP) et la Confédération nationale du secteur chimique (CNQ/CUT).
Les Points de contact nationaux (PCN) peuvent faire bouger les choses. Ils peuvent rapprocher les parties et user de leurs bons offices pour faciliter le dialogue, surtout quand il est inexistant, et exercer un rôle de médiation. Ils peuvent aider à combler le fossé entre les syndicats et les entreprises et aussi réunir des entreprises nationales et multinationales. Dans le cas du Brésil, le PCN n'a pas rempli son rôle.
En d'autres termes, le PCN brésilien n'a pas joué le rôle essentiel de médiateur qui était le sien. Bien sûr, ce n'est pas toujours facile, surtout lorsque, comme Vale, une des parties refuse de s'asseoir à la table. Pourtant, les gouvernements devraient avoir suffisamment d'autorité et être suffisamment respectés pour qu'il en aille ainsi.
La deuxième carence du PCN est qu'il a refusé de formuler des conclusions dans sa déclaration finale. Or, il aurait dû dire clairement si le comportement de Vale et BHP, qui était précisément le sujet de la plainte, était ou non conforme aux
La déclaration finale ne rend pas totalement justice à ceux qui ont tragiquement perdu la vie ou ont été blessés lors de cette tragédie.
On attend toujours une solution. Les 83 travailleurs présents sur place et qui ont survécu à l'effondrement du barrage n'ont toujours pas été indemnisés. Vale
Vale n'a pas procédé à une enquête digne de ce nom sur les causes de la catastrophe. Si elle l'avait fait, cela aurait permis d'éviter une autre catastrophe, celle du barrage de Brumadinho, survenue le 25 janvier 2019 et dans laquelle 272 personnes ont perdu la vie dans son effondrement qui a aussi causé d'énormes dégâts aux communautés locales et à l’environnement.
Les conclusions montrent clairement que le Point de contact national comprend ce qu'est le devoir de diligence et son importance conformément au texte des
En réaction, le Secrétaire général de l'IBB, Ambet Wilson, a déclaré :
"L'IBB souscrit sans réserve aux
Principes directeurs de l'OCDE qui insistent pour que les entreprises respectent tous les droits de l'homme, y compris ceux des travailleurs, mais dans la pratique, leur efficacité dépend des Points de contact nationaux. Nous avons été confrontés à d'autres conflits qui étaient autant de défis, dans lesquels nous avons vu des PCN user de leur prestige et proposer leurs bons offices pour forger de nouveaux liens en vue du dialogue. Ce sont ces autres expériences qui nous désolent et nous déçoivent de l'attitude du PCN brésilien."
Le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, dit pour sa part :
"L'effondrement du barrage a été une tragédie pour les travailleurs et les communautés, de même que pour l’environnement. Vale
et BHP Billiton ont une lourde responsabilité dans cette catastrophe et les nombreuses autres qui se préparent. La léthargie et l'absence de décision du Point de contact national brésilien ont trahi les travailleurs et leurs familles et tous ceux qui ont souffert de cette flagrante irresponsabilité de l'entreprise." S.A.