3 mars, 2016Un secteur en crise devrait promouvoir le dialogue et la coopération plutôt que d'utiliser la crise comme prétexte pour anéantir des droits acquis. Tel est le message qu'IndustriALL Global Union envoie à Cerrejon à la veille d'un scrutin de grève causé par le refus de cette entreprise de négocier une convention collective.
Le 28 décembre, notre affilié colombien Sintracarbon a entamé des négociations collectives avec Cerrejon Limited, une compagnie minière contrôlée à parts égales par Anglo American, BHP Billiton et Glencore. Aucun accord ne se dessinant à l'horizon, le syndicat envisage de recourir à la grève ou à l'arbitrage.
Les négociations ont achoppé lorsque Cerrejon a annoncé vouloir maintenir ses coûts au niveau de l'an dernier et qu'elle n'acceptera qu'une hausse des salaires égale à celle de l'indice des prix à la consommation.
Cerrejon utilise aussi le prétexte de la crise internationale pour remettre en cause les droits acquis des travailleurs.
Dans une lettre à son président, Roberto Junguito Pombo, le Secrétaire général d'IndustriALL, Jyrki Raina, écrit :
IndustriALL Global Union est parfaitement conscient de la gravité de la crise du secteur minier. Les travailleurs n'en sont pas la cause, mais ce sont eux qui souffrent le plus de son impact.
J'exhorte votre entreprise à éviter une grève et à reprendre la négociation pour rechercher une solution acceptable pour tous.
Sintracarbon s'est toujours dite soucieuse des intérêts des travailleurs comme de la rentabilité de l'entreprise. Le syndicat veut des négociations productives et une solution équitable pour les deux parties. Or, vu le refus de l'entreprise de continuer à négocier, il a décidé cette semaine de demander à ses membres de se prononcer sur la voie à suivre.
"Du 26 février au 3 mars, les travailleurs doivent concentrer leur énergie, rester solidaires et déterminés dans le processus démocratique qui choisira une des options légales : l'arbitrage ou la grève", a annoncé le syndicat.
Le cahier de revendications du syndicat porte sur les salaires, l'éducation et la santé, comme par exemple le droit aux soins de santé et la reconnaissance des affections professionnelles. Le syndicat réclame aussi des conditions de travail décentes pour la proportion élevée de travailleurs employés en sous-traitance dans le complexe minier.