4 mai, 2020En réponse à la pandémie de la maladie à COVID-19, les syndicats brésiliens négocient des conventions établissant des solutions alternatives pour protéger la vie et les droits des travailleurs.
Le Département brésilien des statistiques et des études socio-économiques a publié un rapport recensant les solutions proposées par les syndicats dans le processus de négociation collective pour protéger la santé des travailleurs et minimiser l’impact de la pandémie sur l’emploi et les salaires.
Les syndicats de différents secteurs ont réussi à amener les entreprises à mettre en place des mesures de santé et de sécurité pour lutter contre la propagation de la maladie sur le lieu de travail et permettre aux travailleurs à risque de rester immédiatement à l’écart du site. Les accords prévoient également des congés payés obligatoires, la sécurité temporaire des emplois, le maintien des avantages économiques, et exigent que toutes les mesures prises par les entreprises soient approuvées par les travailleurs au moyen d’un vote ou d’une évaluation syndicale.
L’étude montre que de nombreux accords ont été négociés par le biais d’assemblées virtuelles, permettant aux membres de débattre et de voter à distance sur les propositions.
Les membres du syndicat SMABC, rattaché à la Confédération nationale des travailleurs de la métallurgie (CNM-CUT), ont voté en faveur d’un accord avec Mercedes-Benz à São Bernardo lors d’une récente assemblée virtuelle. L’accord garantit que les travailleurs toucheront de 80 à 100 % de leurs salaires durant deux mois, et préserve les emplois de l’ensemble des 8 400 travailleurs jusqu’au 31 décembre.
Des accords ont été conclus dans le secteur des métaux avec la majorité des constructeurs automobiles, parmi lesquels JEEP, Renault, Nissan, Toyota, Scania, GM, Volkswagen et Peugeot. Ces accords prévoient entre autres l’interruption de la production pendant quatre semaines, la suspension des contrats de travail pendant 30 jours avec plein salaire, ainsi que la possibilité pour les employés de travailler à distance.
Plusieurs accords ont également été négociés avec succès dans le secteur chimique. Fequimfar a négocié une convention collective s’appliquant aux 150 000 travailleurs employés dans plus de 4 700 entreprises réparties dans tous les secteurs de l’industrie chimique à São Paulo.
D’autres syndicats du secteur chimique ont réussi à négocier des mesures visant à limiter le nombre de travailleurs sur place, telles que le cumul des heures supplémentaires, l’augmentation de la durée du travail par équipe pour éviter les chaînes de production bondées et le maintien des distanciations sociales dans les cafétérias.
Le rapport indique cependant que le gouvernement et les entreprises brésiliens essaient de repousser ces mesures, en tentant de diminuer et d’éliminer les droits énoncés dans le Code du travail et les conventions collectives. Ainsi, le gouvernement permet aux entreprises de réduire le temps de travail et les salaires des employés, et de suspendre leurs contrats.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Izkan, a déclaré:
« Nous félicitons les affiliés à IndustriALL au Brésil. Les conventions offrent une solution satisfaisante à la grande majorité des travailleurs. Nous espérons que des conventions toutes aussi solides seront conclues avec d’autres entreprises pour protéger la santé, l’emploi et les salaires de nos travailleurs. »