25 mars, 2012La FIOM et ses affiliés suédois et finlandais évaluent l'état d'avancement d'un projet à Lima, Pérou, et discutent de la future organisation syndicale mondiale IndustriALL au Pérou.
PÉROU: La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) et ses affiliés suédois et finlandais ont rencontré la direction de SINTRAMIN-CUT, les 14 et 15 mars, pour évaluer le processus en cours de création d'un syndicat national des mineurs (SINTRAMIN-CUT). Ce syndicat, qui a été constitué en 2009, a réalisé depuis des campagnes de syndicalisation des affiliés et a négocié sa première convention collective. La création de SINTRAMIN-CUT résulte d'une réponse à la situation désespérée des mineurs en sous-traitance au Pérou, qui représentent 80 pour cent de la main-d'œuvre dans ce secteur, non syndiquée dans la majorité des cas, et qui travaille avec des contrats temporaires et flexibles, des salaires misérables et des conditions de travail très inférieures à celles en vigueur pour les mineurs employés de façon permanente.
La culture syndicale péruvienne consiste à former des syndicats d'entreprise, ce qui crée d'énormes problèmes quand on cherche à syndiquer des travailleurs/euses en sous-traitance car chaque fois qu'un syndicat est créé, l'entreprise minière contractuelle peut utiliser différentes tactiques, comme changer de nom puis identifier et licencier les membres du personnel nouvellement syndiqués, pour détruire le syndicat. Un autre obstacle important à la syndicalisation au Pérou est la pratique syndicale actuelle de créer des syndicats séparés pour les salariés ayant un emploi permanent et les personnes en sous-traitance, même s'ils travaillent côte à côte dans le même centre minier.
SINTRAMIN propose une alternative à ces problèmes en organisant un syndicat national pour le secteur, qui peut affilier aussi bien les personnes en sous-traitance que celles employées sur une base permanente, au sein d'une structure industrielle nationale, en évitant de la sorte l'enregistrement d'un syndicat lié à la présence d'une entreprise ou d'un entrepreneur. Pour des raisons tactiques, il a été décidé que SINTRAMIN continuera de se concentrer sur la syndicalisation des travailleurs et travailleuses en sous-traitance dans les centres miniers sans présence syndicale.
Le secrétaire général adjoint de la FIOM, Fernando Lopes, a déclaré que l'évaluation du projet de syndicalisation des mineurs au Pérou a permis de montrer que la direction de SINTRAMIN est prête à relever le défi et s'est engagée à travailler durement pour continuer de se développer durablement car la période du projet prend fin en 2013.
La délégation de représentant(e)s du siège de la FIOM et du bureau régional, des métallurgistes finlandais et de l'organisation finlandaise de soutien solidaire SASK, de IF Metall en Suède et de l'USW aux États-Unis et au Canada, ont également rencontré la Federación Minera-CGTP et le Centre de solidarité pour chercher à renforcer la coopération et la solidarité. La délégation de la FIOM a également eu des entretiens séparés avec les principales centrales nationales CGTP et CUT auxquelles SINTRAMIN est affilié.
Enfin le 16 mars, les affiliés péruviens de la FIOM (FENA-PERU), de l'ICEM (Federacion Minera et travailleurs du pétrole) et de la FITTHC (FNTTP) se sont tous réunis pour examiner la création de IndustriALL et ses implications au Pérou. Le syndicat des travailleurs de l'électricité de Lima, Sergio Novaes (vice-président régional de l'ICEM), Laura Carter (FITTHC), Ben Davis (USW), Laura Ramirez (USW) et Samantha Tate (Centre de solidarité) ont tous participé à cette réunion.
Jorge Almeida, représentant de la FIOM pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a déclaré que IndustriALL commencera par offrir de grandes possibilités de succès pour le Pérou car les affiliés des trois FSI sont conscients de leurs responsabilités et sont disposés à travailler ensemble au renforcement du mouvement syndical péruvien.