13 octobre, 2011Grâce à la ténacité et la mobilisation de la base, les négociateurs d'UNIA, l'affilié suisse de la FIOM, ont réussi à contrecarrer les tentatives de flexibilisation du patronat et obtenu des avancées sociales.
SUISSE: Les représentants d'UNIA et du patronat horloger viennent de signer à Neuchâtel, en Suisse, la nouvelle convention collective de travail dans la branche de l'horlogerie et de la microtechnique. Celle-ci aura force obligatoire pour les quelque 400 entreprises conventionnées de la branche - pour la plupart des petites et moyennes entreprises ; 85% des salariés dans l'horlogerie qui en emploie 48,500 environ y seront soumis.
Des avancées importantes ont été réalisées dans le domaine des prestations sociales, des salaires minima d'embauche et la création d'une retraite modulée. En plus d'une augmentation de la participation patronale aux frais de caisse-maladie, une allocation familiale et de formation de 30 francs s'ajoutera aux montants actuellement en vigueur. En ce qui concerne le salaire d'embauche - l'un des points les plus difficiles de la négociation - le syndicat a obtenu un relèvement de 100 francs par mois pour les cantons où les salaires sont les plus bas et de 80 francs pour les autres. Les tentatives du patronat de faire passer l'horaire fluctuant de 30/45 heures à 30/48 heures ont été écartées.
Pour Jean-Claude Rennwald, le maitre d'œuvre de la nouvelle convention et le responsable de la branche horlogerie chez UNIA, la retraite modulée est l'avancée la plus novatrice. Les salariés dans le secteur auront désormais la possibilité de réduire leur temps de travail de 20% deux ans avant l'âge légal de la retraite avec l'assurance que l'employeur prendra à sa charge la moitié de la perte de salaire. Il sera aussi possible de réduire son temps de travail de 40% une année avant la retraite avec une prise en charge patronale.
Par ailleurs, l'accès du syndicat à l'entreprise sera amélioré et les délégués aux conférences professionnelles d'UNIA (horlogerie, industrie) bénéficieront d'un jour payé par année pour y participer. Sur la question du travail temporaire qui touche environ 4% des effectifs dans le secteur, les négociateurs ont obtenu la création d'une commission paritaire qui devra se pencher sur les abus.
La nouvelle convention est le résultat de huit mois de négociation. Conclue pour une durée de 5 ans, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2012. Des négociations portant sur l'adaptation des salaires au renchérissement au 1er janvier de l'année suivante se déroulent chaque année, au mois de septembre.